Meilleure performance énergétique, économies de gaz et d’électricité, isolation thermique et acoustique du logement… Si les motivations sont nombreuses, les travaux de rénovation énergétique répondent avant tout à un triple enjeu : lutter contre le changement climatique, soutenir le pouvoir d’achat des propriétaires comme des locataires, et améliorer la qualité de vie des ménages français. Décryptage de ce projet qui touche de plus en plus de particuliers en quête d’économies, et d’une plus grande efficacité énergétique.
4 milliards d’euros de travaux par an pour les trente années à venir. C’est, selon la Fédération Française du Bâtiment, ce que pèse potentiellement le marché de la rénovation énergétique, tous bâtiments confondus. Comment expliquer un tel chiffre ? Très simplement : en France, le secteur du bâtiment représente à lui seul 23 % des émissions de gaz à effet de serre (GES). Autrement dit, la rénovation énergétique a un rôle central à jouer dans l’atteinte de la neutralité carbone, prévue à l’horizon 2050.
Rénovation énergétique des logements et des bâtiments : la neutralité carbone, c’est quoi ?
Selon le service Copernicus sur le changement climatique (C3S), les températures mondiales en 2023 ont atteint des niveaux exceptionnellement élevés, avec des records tels que le mois le plus chaud jamais enregistré et des moyennes journalières de température globale dépassant brièvement les niveaux préindustriels de plus de 2 °C. Des températures mondiales sans précédent à partir de juin ont fait de 2023 l’année la plus chaude jamais enregistrée (14,98 °C en moyenne, soit 1,48 °C de plus que le niveau préindustriel de 1850-1900), dépassant largement 2016, la précédente année la plus chaude. En France, selon Météo-France, l’année 2023 se classe au deuxième rang des années les plus chaudes après 2022.
Pour tenter d’y remédier, la France, via la loi Énergie et Climat adoptée en 2019, s’est donc engagée à atteindre la neutralité carbone en 2050. Un plan qui peut se résumer en une équation : les émissions de gaz à effet de serre (GES) causées par l’homme moins la séquestration par celui-ci de GES dans des réservoirs naturels (végétation, sol, océan…) ou artificiels (via des technologies comme le captage direct du CO2 dans l’atmosphère ou son captage et stockage dans le sous-sol) égal zéro. Une équation simple donc… Mais qui représente un défi très compliqué, notamment parce que le chemin pour l’atteindre reste encore très flou, voire totalement inconnu, pour la plupart des décideurs et des citoyens.
Seule certitude : les gaz à effet de serre (GES) ont un rôle essentiel dans la régulation du climat. La France s’est donc engagée à réduire ses émissions de GES. Or, comme on l’a vu plus haut, les bâtiments sont responsables d'une grande partie de ces émissions, notamment en raison de leur consommation d'énergie pour le chauffage, la climatisation ou encore l'éclairage. Leur rénovation énergétique est donc une priorité.
Rénovation énergétique du logement : faire un geste pour l’environnement
En moyenne, les émissions de dioxyde de carbone d’une habitation chauffée à l'électricité seraient de 10 Kg par m2 et par an. Des émissions multipliées par quatre lorsque le logement est chauffé au gaz, et par six si c'est au fioul.
En réalisant des travaux de rénovation énergétique, les ménages vont pouvoir réduire les émissions générées par leur habitat. Un geste pour la planète, mais également un vrai plus en cas de revente : lors d’un projet d’achat, nombreux sont les acquéreurs à intégrer la classe énergétique d’un bien dans leurs critères de sélection. Sans compter que toutes les habitations étiquetées « G » seront interdites à la location à compter du 1er janvier 2025 (et depuis le 1er janvier 2023 pour les logements classés G et dépassant 450 kWh/m2/an d’énergie finale), toutes celles étiquetées « F » à compter du 1er janvier 2028 et toutes celles étiquetées « E » à compter du 1er janvier 2034.
Rénovation énergétique : isoler avec efficacité pour réduire la consommation d’énergie de son logement
Si le secteur du bâtiment, aussi appelé secteur résidentiel-tertiaire, représente près du quart des émissions de GES, il concentre également à lui seul 45 % de la consommation annuelle d’énergie dans le pays. Une surconsommation qui s’explique en partie par le nombre important de logements construits avant 1975. À ce jour, ils représentent encore 54 % du parc immobilier. Or, rapportées au m2, la consommation de ces logements se situe près de 50 % au-dessus de celles des logements récents. Un taux alarmant, qui fait état d’un véritable problème de performance énergétique.
Autre explication à cette importante consommation du secteur résidentiel-tertiaire, le fait qu’il soit pourvu de plus de 5,2 millions de passoires thermiques – selon certains experts, il y en aurait en réalité plutôt entre 8 et 9 millions. Un signal d’alerte concret sur le plan écologique.
Pour les moins avertis, on appelle « passoire thermique » un logement dont le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est noté F ou G. Autrement dit, un bâtiment ou habitat (que ce soit une maison individuelle ou un appartement) dont la consommation énergétique est supérieure à 330 kWh par m2 et par an.
Economie, confort : les principales motivations des particuliers pour entreprendre des travaux de rénovation énergétique
Rénovation énergétique : Un gain de confort dans son logement
Au-delà d’une valorisation de leurs biens, 91 % des Français, en se lançant dans des travaux de rénovation énergétique, souhaitent améliorer le confort de leur logement. Ces derniers, notamment via la mise en place d’une bonne isolation (combles, toiture…), les préserveront d’éventuels courants d’air, de la sensation de froid ressentie en hiver dès que l’on touche le sol ou les murs, mais aussi des problèmes d’humidité. Bien rénover permettra également, aux propriétaires comme aux locataires, d’augmenter la température ressentie d’environ 2,5°C dans leur intérieur, mais aussi d’améliorer le confort acoustique de leur appartement ou de leur maison.
Des économies d'énergie réalisées grâce la rénovation énergétique de son logement
À l’heure où les prix de l’énergie s’envolent, 90 % des Français déclarent également vouloir entreprendre des travaux de rénovation énergétique – dont la plupart ouvrent droit à des aides (MaPrimeRénov’, MaPrimeRénov’ Sérénité, MaPrimeRénov’ Copropriété, prime « énergie » ou CEE, coups de pouce énergétiques…) – pour réduire leur facture énergétique. Par exemple, le remplacement d’un chauffe-eau électrique par un chauffe-eau thermodynamique leur permettra de diviser leur facture d’eau chaude par deux ou trois. Dans la même veine, l’installation d’une chaudière à condensation, d’une pompe à chaleur ou d’une chaudière biomasse réduira leur consommation d’énergie annuelle de 15 à 30 %. Côté chauffage, grâce à une meilleure isolation, ils éviteront également les déperditions de chaleur de leur logement. Ce qui là encore, en plus du coup de pouce permis par les aides, ne sera pas sans incidence sur leur facture énergétique.