Rénovation énergétique du logement : un marché qui a presque doublé en 15 ans

Publié le : 31/08/2023 Mis à jour le : 10/10/2024

Dans une récente étude, l’ADEME dévoile que le marché de la rénovation énergétique des logements (isolation thermique, amélioration des équipements, etc.) a presque doublé ces dernières années, passant de 15 à plus de 30 milliards d’euros. Décryptage.

48 milliards d'euros : c'est le montant des investissements à engager, chaque année d'ici à 2030, dans le secteur du bâtiment pour atteindre l'objectif qu'a fixé l'Union européenne (UE) en matière de décarbonation. Un chiffre vertigineux issu du rapport intitulé « Les incidences économiques de l'action pour le climat » rendu public le 22 mai 2023.

De son côté, l’ADEME dévoilait dans une étude publiée à l’été 2021 que le marché de la rénovation énergétique des logements a atteint 30,4 milliards d'euros en 2019 contre 15 milliards d'euros en 2006. Toujours selon l’ADEME, 63% de cette somme a concerné la rénovation de l'enveloppe des habitats – isolation des parois, remplacement des ouvertures –, soit 19 milliards d'euros.

Du côté des appareils de chauffage, ces dernières années ont vu une explosion du nombre de ventes des pompes à chaleur (PAC) et des chauffes eau thermodynamiques (CET) : 3,4 milliards d'euros de chiffre d’affaires en 2019 contre 1,5 milliards d'euros en 2017. « Du jamais vu », selon l’ADEME. Le chauffage bois tire aussi son épingle du jeu avec 3,1 milliards d’euros.

Travaux de rénovation énergétique : comment répondre aux besoins en emploi ?

Dans un contexte où les tensions de recrutement sont déjà fortes et dans la mesure où d’importants départs en fin de carrière sont à prévoir d’ici dix ans, planifier la décarbonation des bâtiments implique d’anticiper les besoins en emplois-formation du secteur.

A l’occasion de la deuxième Conférence annuelle des métiers sur les enjeux emplois de la transition écologique qui s’est tenue en juillet 2023, les experts du secteur ont convenu que la massification de la rénovation énergétique des bâtiments nécessitera une main-d’œuvre importante − entre 170 000 et 250 000 emplois supplémentaires d’ici 2030.

Et si, du côté des ménages, l’enjeu porte sur la solvabilisation et le reste à charge, du côté de la filière où prédominent les TPE, l’enjeu est celui du développement d’une offre de rénovation globale et performante à même de répondre à cette massification. À cette problématique s'ajoute celle de la certification : le nombre d'entreprises labellisées RGE (Reconnu garant de l'environnement), à qui il est nécessaire de faire appel pour bénéficier des différentes aides disponibles, est en baisse. On en dénombrait 61 000 en mai 2023 contre 65 000 en 2022[1]

Une règlementation qui va continuer à doper le marché de la rénovation énergétique des logements

Le secteur de la rénovation énergétique ne connaît pas la crise. Entre la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte de 2015 qui impose aux copropriétés d’isoler les murs lors d’un ravalement de façade important, ou encore l’interdiction pour les propriétaires de louer des passoires énergétiques depuis le janvier 2023 (pour les logements dont la consommation énergétique est supérieure à 450 kWh par mètre carré et par an d’énergie finale) – ce qui, concrètement, signifie que des travaux de rénovation globale sont obligatoires si le bailleur souhaite mettre son bien en location –, la réglementation va continuer à doper le marché de la rénovation énergétique. Ce qui est de toutes les manières une nécessité : aujourd’hui, le secteur du bâtiment concentre à lui seul 25% des émissions de gaz à effet de serre en France, soit 123 millions de tonnes de CO2.

À noter qu’en parallèle des évolutions impulsées par le gouvernement français, de nombreux dispositifs d’aides, dont vous pouvez peut-être bénéficier, se mettent en place. Prime (à l’image de Maprimerenov), dispositif financier, éco-prêt à taux zéro (Éco-PTZ) : propriétaire et locataire, d’un appartement ou d’une maison, peuvent aujourd’hui entreprendre des travaux de rénovation énergétique (isolation thermique, changement de chaudière, pompe à chaleur) en diminuant leur coût final , même pour les ménages les plus modestes.


[1] Source : Le Monde, 18 mai 2023.

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