Selon l’ADEME, le chauffage représenterait 66 % des dépenses énergétiques des foyers français. Voilà pourquoi, dans le cadre d’une rénovation énergétique, il peut être intéressant d’avoir pour projet de renouveler votre équipement, en complément des travaux d’isolation thermique. Les solutions sont multiples. Voici nos conseils.
Le remplacement d’un système de chauffage répond généralement à deux problématiques : augmenter votre confort et réduire votre facture d’énergie. Deux objectifs parfaitement atteignables… dans un logement bien isolé sur le plan thermique, condition sine qua non pour limiter l’entrée d’air chaud en été et, surtout, les déperditions de chaleur en hiver. Résultat : d’importantes économies d’énergie (jusqu’à 30 %, soit près de 470 € d’économies par an).
Chauffage solaire, au bois, pompes à chaleur : quelles différences ?
Hormis les radiateurs électriques et autres systèmes alimentés par gaz ou fioul, il existe trois principaux systèmes de chauffage :
1 - Le chauffage solaire. Il permet de chauffer votre maison et de produire de l’eau chaude sanitaire grâce à des panneaux solaires thermiques qui vont capter les rayons du soleil. Une énergie à la fois renouvelable et très peu polluante : en fonction du type de chauffage d’appoint que vous choisirez, vous réduirez de 45 % à 70 % les rejets de gaz à effet de serre de votre maison ou de votre appartement. En outre, les panneaux solaires, qui servent à capter la chaleur du soleil pour la transformer en énergie, ont également l’avantage de bien se recycler. Enfin, l’énergie solaire est gratuite et le chauffage solaire n’a besoin que d’un minimum d’électricité pour faire fonctionner son circulateur. À la clé, d’importantes économies sur votre facture d’électricité : un chauffe-eau solaire individuel permet par exemple de diviser les dépenses d'eau chaude par 2, voire 3 par rapport à un système électrique, au gaz ou au fioul.
Côté budget, si le coût d’un chauffage solaire dépend avant tout de la localisation de votre maison ou de votre appartement, du nombre de personnes qui vivent avec vous et de l’endroit où vous vivez (logiquement, plus une région est ensoleillée, moins il faudra de capteurs, et donc moins l’équipement coûtera cher), comptez en moyenne entre 1 000 €/m² et 1 700 €/m² de capteurs.
2 - Le chauffage au bois. Ces dernières années, les ventes de systèmes de chauffage au bois ont connu une forte augmentation. Une croissance qui s’explique notamment par le fait que le chauffage au bois est l’un des modes de chauffage les plus propres du marché.
Pour se chauffer au bois, plusieurs options sont possibles : l’insert (ou foyer fermé), le poêle à bois, la chaudière à bois (à bûches, à granulés ou à bois déchiqueté) ... Côté coût, comptez entre 1 000 euros et 2 500 euros pour un insert, 1 000 euros et 3 000 euros pour un poêle à bois et entre 1 500 euros et 10 000 euros pour une chaudière à bois.
3 - Les pompes à chaleur (PAC). Il existe aujourd’hui sur le marché différents modèles de pompes à chaleur (ou PAC), classés en deux grandes catégories : les pompes à chaleur géothermiques et les pompes à chaleur aérothermiques. Elles utilisent des énergies renouvelables (eau, air, géothermie) pour générer de la chaleur à l’intérieur d’un logement. Certains modèles, dits réversibles, produisent également du froid l'été (climatisation ou rafraîchissement).
L'installation d'une pompe à chaleur ne nécessite pas obligatoirement d'importants travaux et permet de réaliser jusqu'à 60 % d'économies sur votre facture d'énergie. Côté budget, l’installation d’une pompe à chaleur aérothermique vous coûtera aux alentours de 7 000 €. Celle d’une pompe à chaleur géothermique plus de 10 000 €.
Chauffage et performance : quid de l’efficacité du chauffage urbain ?
Une installation de chauffage urbain est constituée d'une chaufferie et d'un réseau de canalisations. Ce dernier distribue un fluide caloriporteur, généralement de l'eau dont la température oscille entre 60 et plus de 100 °C, jusqu'à des postes de livraison – appelés sous-stations – qui, eux, répartissent le fluide caloriporteur dans les bâtiments raccordés au réseau.
Ce qui signifie que les bâtiments chauffés par un réseau de chaleur, s’ils sont équipés de radiateurs, ne possèdent pas de chaudière.
Il existe différents modes de production de chaleur pour les chauffages urbains : les énergies conventionnelles (aussi appelées énergies fossiles) comme le gaz ou le fioul qui produisent de la chaleur par leur combustion ; les énergies renouvelables comme la biomasse (à savoir l’ensemble des matières organiques vivantes – bois, plantes, céréales, déchets agricoles…) dont la combustion génère de la chaleur, ou encore la géothermie qui permet la récupération de la chaleur contenue naturellement dans les nappes d'eau souterraine profondes (plus de 1500 m de profondeur) ; l’énergie dite de récupération telle que la chaleur fatale, autrement dit la chaleur générée par d'autres secteurs comme l'incinération des déchets, l'évacuation des eaux usées, certains process industriels, le fonctionnement des méga serveurs, etc.
Bon à savoir
France Chaleur Urbaine, un service gratuit proposé par l’État, met à votre disposition un outil permettant de vérifier l'éligibilité de votre maison individuelle à un réseau de chaleur.
Existe-t-il des aides financières disponibles pour le remplacement d'un système de chauffage ?
Oui, à commencer par le parcours « Rénovation par geste ». Il donne accès aux dispositifs d’aides « Ma Prime Rénov » pour, entre autres, les changements de chaudière (jusqu’à 5 000 € pour une pompe à chaleur air/eau, jusqu’à 11 000 € pour une pompe à chaleur géothermique, jusqu’à 7 000 € pour une chaudière biomasse et jusqu’à 10 000 € pour un Système solaire combiné).
Autre possibilité, les Certificats d’Économie d’Énergie (CEE). Délivrés par les fournisseurs d’énergie (EDF, Engie, Total Énergies, etc.), ils peuvent vous aider à financer l’installation d’une chaudière performante et économique (comme une chaudière biomasse ou une pompe à chaleur air-eau par exemple).
Vous pouvez également contracter un éco-prêt à taux zéro – ou éco PTZ – dans une banque ayant signé une convention avec l’État. Avec ce type de prêt, vous ne rembourserez que le montant exact emprunté. Il pourra vous aider à financer différents travaux de rénovation énergétique, dont les travaux d’installation d’équipements de chauffage utilisant une source d’énergie renouvelable (PAC, chaudière biomasse, Système solaire combiné…).
De son côté, la prime « Coup de pouce chauffage » peut vous aider à financer le remplacement de votre chaudière à gaz, au charbon ou au fioul par chaudière biomasse performante, une pompe à chaleur air/eau, une pompe à chaleur eau/eau, une pompe à chaleur hybride, un Système solaire combiné ou encore votre raccordement à un réseau de chaleur alimenté par des énergies renouvelables (ENR&R). Son montant peut atteindre 5 000 €.
Enfin, notez que la TVA réduite à 5,5 % s’applique à différents travaux de rénovation énergétiques. Parmi eux, la pose de chaudières à condensation ou de chaudières à micro-cogénération gaz d’une puissance de production électrique inférieure ou égale à 3 kilovolt-ampères par logement.
Bon à savoir
Cela va sans dire, mais sans artisans, pas de travaux ! Or, selon une étude menée par France Stratégie et le ministère du Travail rendue publique en juillet 2023[1], il faudrait entre 170.000 et 250.000 nouveaux postes pour mettre l'ensemble du parc immobilier aux normes Bâtiment basse consommation d'énergie (BBC) et rénover, entre autres, quelque 740.000 immeubles collectifs d'ici à 2030. À cette problématique s'ajoute celle de la certification. Le nombre d'entreprises labellisées RGE (Reconnu garant de l'environnement) est en baisse. On en dénombrait 61 000 en mai 2023 contre 65 000 en 2022[2]…
[1] Source : France Stratégie, juillet 2023.
[2] Source : Le Monde, 18 mai 2023.