Vous envisagez d’installer un poêle à bois comme solution de chauffage dans votre logement ? Bonnes pratiques, aides financières disponibles, on vous dit tout.
Gaz, électricité… Face au risque de pénurie lié à la guerre en Ukraine, Emmanuel Macron, le 14 juillet 2022, appelait les Français à rentrer collectivement dans « une logique de sobriété » avant de demander aux administrations publiques et aux grands groupes de « préparer un plan » pour éviter les « risques de coupure » de courant dans les mois à venir. Quelques jours plus tôt, dans une tribune publiée dans le JDD, les dirigeants d’Engie, EDF et TotalEnergie appelaient les Français à limiter « immédiatement » leur consommation d'énergie pour faire face au risque de pénurie, dû notamment à l’arrêt pour maintenance de nombreux réacteurs nucléaires.
Selon un ancien haut dirigeant du secteur de l'énergie, cité par la Tribune, « si l'hiver est très doux, il se peut qu'il n'y ait pas de coupures (...) En revanche, s'il y a un coup de froid », le risque est bien réel.
Dès lors, pour passer l’hiver au chaud, il peut être judicieux d’envisager l’installation d’un poêle à bois. Cet équipement de chauffage écologique et économique vous permettra de réduire votre facture énergétique, ainsi que les rejets de gaz à effets de serre (GES) et autres particules nocives. Surtout, certains modèles ne nécessitent pas d’électricité pour fonctionner. Ce qui pourrait s’avérer utile…
En plus d’un coût bien moins élevé que les énergie fossiles – avant la flambée des prix de l’énergie, utiliser du bois pour se chauffer et produire son eau chaude revenait à 4 centimes d’euro/kWh contre plus de 9 centimes d’euro pour le gaz de ville et le fioul, et 15 centimes d’euro pour l’électricité –, le bois se renouvelle : si 31 % du territoire français est aujourd’hui couvert par des forêts (ce qui représente 16,9 millions d'hectares), chaque année, elles continuent de « grandir » de 35 000 hectares environ.
Autrement dit, le bois est une énergie renouvelable, abondante, et disponible localement. Un poêle à bois représente donc une solution de chauffage d’appoint extrêmement intéressante. La preuve : si près 7 millions de foyers français se chauffent exclusivement au bois, 3,5 millions de foyers chauffés à l'électricité possèdent également un équipement de chauffage au bois qu’ils utilisent en chauffage d’appoint.
Un poêle à bois est un appareil individuel de chauffage qui assure ponctuellement le chauffage d’une pièce voire, plus rarement, d’un logement entier.
Il existe deux types de poêles à bois :
Les poêles à granulés de bois, ou pellet. Ils procurent une chaleur constante et permettent de chauffer des espaces plus importants qu’un poêle à bûches. La plupart des poêles à granulés, programmables et souvent dotés de systèmes de ventilation, ont besoin d'être reliés à une prise de courant.
Les poêles à bûches. Ils diffusent leur chaleur par rayonnement, une technique moins performante que la ventilation utilisée par les poêles à granulés de bois. Autrement dit, les poêles à bûches chauffent ce qui est à leur portée. En revanche, le bois est moins onéreux sous forme de bûches que sous forme de granulés. Et les poêles à bûches n’ont pas besoin d’électricité pour fonctionner.
Bon à savoir
Poussée par les aides de l’État (voir plus bas), la demande en chauffage au granulé connaît une croissance fulgurante : entre 2020 et 2021, l’installation de poêles à granulés a augmenté de 41 % et celle de chaudière à granulés de 120 %.
Pour une sécurité maximale, votre poêle à bois doit être éloigné des parois combustibles de votre logement (mur en bois, plancher…). Si vous ne pouvez pas faire autrement, alors celles-ci devront être parfaitement isolées à l’aide, par exemple, de plaques de plâtre ignifuge, d’acier ou de verre, etc.
Dans la même veine, si votre poêle à bois dispose d’un fort rayonnement, prenez soin de l’installer dans un espace où vous ne risquez pas de le toucher involontairement. Cette mésaventure pourrait avoir des conséquences sur votre intégrité physique (le nombre de personnes hospitalisées pour des brûlures en France est de 25 par jour, soit 9 000 par an).
Le rendement d’un poêle à bois est calculé en tenant compte de l'énergie qu’il consomme par rapport à l'énergie qu’il produit. Autrement dit, plus le rendement est élevé, plus le mode de chauffage est performant et peu énergivore.
Pour vous faire une idée, une cheminée traditionnelle à foyer ouvert possède un rendement de 10 à 20 %. Autrement dit, 80 % de la chaleur produite est perdue. De son côté, un poêle à bois récent possède un rendement de 70 à 85 %. Ce qui signifie que seulement 15 % à 30 % de la chaleur est perdue.
La gamme de prix d'un poêle à bois est très large : elle oscille entre 250 euros et plus de 10 000 euros.
Toutefois, son coût minimum (250 euros donc) est moins élevé que celui d’une chaudière à gaz (environ 1 200 euros, 3000 euros s’il s’agit d’une chaudière gaz à condensation) ou d’une chaudière à bois (1 600 euros en moyenne).
Si vos revenus sont considérés comme modestes ou très modestes (profils MaPrimeRénov’ Jaune ou Bleu), l’Anah, dans le cadre de son programme « MaPrimeRénov’ Sérénité », peut vous aider à financer l’achat d’un poêle à bois ainsi que ses frais d’installation. Vous pouvez ainsi obtenir une subvention couvrant jusqu'à 60% des frais de vos travaux.
Autre possibilité, MaPrimeRénov', qui s’adresse à tous les propriétaires, bailleurs ou non, et sans conditions de revenus, ainsi qu’aux usufruitiers.
Bon à savoir
Créés par la loi Climat et résilience du 22 août 2021, les « accompagnateurs Rénov’ » sont des conseillers ayant pour mission d’accompagner tout au long de leur projet les ménages souhaitant réaliser des travaux de rénovation énergétique de leur logement.
Un décret publié au Journal Officiel le 23 juillet 2022 précise que pour les demandes d'aides déposées à compter du 1er janvier 2023, le recours à un « accompagnateur Rénov’ » sera obligatoire pour les travaux éligibles à l'aide à la rénovation globale « MaPrimeRénov' Sérénité » dont le coût est supérieur à 5 000 euros (toutes taxes comprises).
À partir du 1er septembre 2023, le recours à un « accompagnateur Rénov’ » sera également imposé pour les demandes d'aide impliquant au moins 2 postes de travaux éligibles à MaPrimeRénov' dont le coût est supérieur à 5 000 euros et qui font l'objet d'une demande d'aide dont le montant est supérieur à 10 000 euros. « Sont également concernés les travaux qui font l'objet de demandes d'aides distinctes dépassant ces seuils et intervenant dans un délai de trois ans à compter de la première demande d'aide formulée », précise le décret.
Dans tous les cas, les travaux devront être réalisés par un artisan RGE. Pour trouver ceux près de chez vous, consulter notre annuaire.
Estimez la performance énergétique actuelle de votre logement pour obtenir des recommandations adaptées à vos besoins (confort, économies, réglementation…) sur les travaux, les aides et des estimations de financement.
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