MaPrimeRénov’ 2026 : ce qui change

UNI-MÉDIAS

Publié le : 10/11/2025

7 min de lecture

Comme chaque année, le dispositif d’aides à la rénovation énergétique MaPrimeRénov’ va connaître plusieurs changements. Parmi eux, l’exclusion de deux travaux du parcours « par geste », la fin de l’avantage fiscal pour les propriétaires bailleurs dont les charges sont supérieures à leurs revenus fonciers, mais aussi la mise en place de nouvelles mesures relatives au label RGE. Voici ce qu’il faut retenir pour bien anticiper 2026.

MaPrimeRénov’ est un dispositif d’aides financières de l’État visant à encourager les travaux de rénovation énergétique dans les logements. Créée en 2020, elle est venue remplacer différents dispositifs – comme le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) et autres aides proposées par l’Agence nationale de l’habitat (ANAH) – avec un objectif clair : simplifier les démarches et rendre la rénovation énergétique plus accessible à tous.

Après quelques balbutiements, les aides « Ma Prime Rénov » ont été structurées en deux parcours de rénovation distincts le 1er janvier 2024 :

  • Le parcours accompagné « Rénovation d’ampleur » qui s’adresse aux projets de rénovation permettant un gain d’au moins deux classes sur le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) d’un logement. Pour y prétendre, il faut réaliser au minimum deux actions d’isolation et être suivi par un Accompagnateur Rénov’. Un audit énergétique est également obligatoire, à la fois avant et après les travaux. Objectif : attester l’amélioration réelle de la performance du bien. Notez que cet audit doit être conduit par un architecte inscrit à l’Ordre ayant suivi une formation dédiée, ou par un cabinet spécialisé en audit énergétique.

  • Le parcours « Rénovation par geste », accessible aux ménages aux revenus très modestes (TMO), modestes (MO) et intermédiaires (INT), permet de réaliser des gestes de rénovation comme l’isolation ou le remplacement de votre chauffage par une solution propre.

Deux options claires sur le papier, mais continuellement ajustées depuis leur création, au point de semer la confusion. Une situation qui ne risque pas de changer puisqu’à partir du 1er janvier 2026, deux catégories de travaux ne seront plus éligibles au parcours « Rénovation par geste » …

Isolation des murs et installation de chaudières biomasse : les aides supprimées

Un décret publié le 9 septembre 2025(1) est en effet venu supprimer l’éligibilité de ces deux gestes de travaux au parcours « Rénovation par geste », à savoir l’isolation des murs et l’installation de chaudières biomasse (à bois ou à granulés). Une mesure qui prendra effet à compter du 1er janvier 2026… Et qui, pour beaucoup de professionnels du secteur, est dépourvue de sens, notamment lorsque l’on sait que des murs mal isolés représentent jusqu’à 25 à 30 % des déperditions thermiques d’un logement. Autrement dit, sans isolation efficace, la chaleur s’échappe vers l’extérieur, ce qui oblige à chauffer davantage pour maintenir une température agréable…

Concernant les chaudières biomasse, il convient de rappeler que le bois, qu’il soit sous forme de bûches ou de granulés, est une ressource naturelle renouvelable issue majoritairement de forêts françaises gérées durablement. En choisissant ce mode de chauffage, les particuliers favorisent donc une filière locale tout en limitant leur dépendance aux énergies fossiles. Surtout, le prix du bois est souvent moins élevé que celui du gaz ou du fioul (≈ 0,075 – 0,080 € / kWh(2) contre ≈ 0,10 – 0,12 € / kWh(3) pour le fioul domestique et ≈ 0,239 € / kWh pour l’électricité)(4). Résultat : des factures de chauffage pouvant afficher de 30 à 50 % de baisse, particulièrement dans les logements bien isolés.

Concrètement, cela représente un gain financier considérable pour les foyers chauffés au bois

L’abandon du déficit foncier « doublé » pour les propriétaires bailleurs

Autre mauvaise nouvelle, l’abandon du déficit foncier « doublé ».

Si vous êtes propriétaire d’un logement loué vide à usage d’habitation principale ET que vous avez choisi ou relevez du régime réel d’imposition, alors la législation vous autorise à déduire vos charges (travaux, taxes, frais de gestion, etc.) de vos revenus fonciers.

Lorsque ces dépenses dépassent les loyers perçus, on parle de déficit foncier.

Comme on vient de le voir, la partie de ce déficit correspondant aux charges (hors intérêts d’emprunt) peut être imputée sur votre revenu global – c’est-à-dire vos autres revenus (salaires, retraites, etc.). Ce qui vous permet donc de réduire le montant de votre impôt sur le revenu dans la limite annuelle de 10 700 euros.

Pour encourager les travaux de rénovation énergétique, ce plafond a été doublé entre le 1er janvier 2023 et le 31 décembre 2025. Autrement dit, les propriétaires ayant décidé de rénover leur bien loué durant cette période ont pu profiter d’une limite annuelle d'imputation sur le revenu global du déficit foncier rehaussée à 21 400 euros(5).

Un plafond doublé qui, sauf nouvelle reconduction en loi de finances, sera supprimé à compter du 1er janvier 2026.

Ce qui change pour le DPE et les diagnostiqueurs

Au rayon des bonnes nouvelles, l’obligation en France métropolitaine de faire réaliser un diagnostic de performance énergétique – ou un audit énergétique – dun logement avant de réaliser des travaux est reportée au 1er janvier 2027. Cette obligation, qui a un coût, devait initialement entrer en vigueur le 1er janvier 2026.

Bon à savoir !

Le prix d’un diagnostic de performance énergétique (DPE) varie librement, aucun tarif réglementé n’étant imposé. Chaque diagnostiqueur fixe donc ses honoraires selon plusieurs critères : la taille du logement, son type (maison ou appartement), sa situation géographique, etc. En pratique, le coût se situe généralement entre 100 et 250 €, parfois un peu plus pour les grandes surfaces ou les zones urbaines. 

Par ailleurs, dès le 1er janvier 2026, la méthode de calcul du diagnostic de performance énergétique (DPE) sera actualisée. Concrètement, le coefficient de conversion de l’électricité sera abaissé de 2,3 à 1,9, conformément à l’arrêté du 13 août 2025 (6) publié au Journal officiel le 26 août.


Un ajustement qui aura des effets significatifs : selon les estimations des autorités, environ 7 millions de logements devraient gagner au moins une classe énergétique tandis que près de 850 000 habitations actuellement classées F ou G (qualifiés de « passoires thermiques ») sortiront automatiquement de cette catégorie. Et ce sans qu’aucun travail de rénovation ne soit nécessaire. Selon les experts du secteur, les petites surfaces (moins de 15 m²), les logements disposant d’un poêle à bois d’appoint et ceux équipés d’une pompe à chaleur seront les grands gagnants de cette réforme.

Notez que les DPE réalisés avant le 1er janvier 2026 resteront valides, mais les propriétaires pourront obtenir gratuitement une attestation mise à jour via l’Observatoire de l’ADEME, sans qu’une nouvelle visite d’un diagnostiqueur soit requise.

Concernant ces derniers, leur contrôle a été renforcé. Dorénavant, les organismes certificateurs seront audités par le Cofrac (Comité français d’accréditation) tous les dix mois, contre quinze précédemment. En parallèle, l’ADEME mettra en place un outil de surveillance statistique capable d’identifier les comportements anormaux (volume de DPE inhabituellement élevé, trajets incohérents, etc.). En cas de fraude ou d’irrégularité, le professionnel pourra être suspendu jusqu’à 18 mois, voire deux ans en cas de récidive.

Autre nouveauté : chaque diagnostiqueur devra désormais présenter un QR code relié à l’ADEME lors de ses interventions. Ce code permettra d’accéder directement à la plateforme nationale du DPE, garantissant la traçabilité et la vérification des informations.
Les résultats officiels (étiquettes énergie et climat) ne seront validés qu’après leur enregistrement dans la base de l’ADEME.

RGE : un label plus rigoureux

Le label RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) reste le repère essentiel pour identifier les entreprises fiables engagées dans la rénovation énergétique. Ce signe de qualité permet de rassurer les particuliers et de valoriser les artisans qui respectent les exigences techniques et environnementales. Cependant, face à la multiplication des fraudes, certaines sociétés se présentant à tort comme certifiées RGE pour faire bénéficier leurs clients d’aides publiques, l’État a revu les règles d’attribution de cette qualification.

Le nouveau référentiel s’articule autour de trois grands domaines de savoir-faire :

  • Les travaux d’isolation du bâti ;

  • L’installation d’équipements utilisant les énergies renouvelables ;

  • Les rénovations globales, qui mobilisent plusieurs corps de métier pour améliorer la performance énergétique d’un logement.

Enfin, la transparence devient un impératif. La la nouvelle loi n° 2025-594 du 30 juin 2025(7) vient renforcer les obligations imposées aux professionnels titulaires du label RGE : désormais, tout artisan doit informer son client lorsqu’il recourt à la sous-traitance, que ce soit pour une partie ou la totalité des travaux. Si le ou les sous-traitants sont eux-mêmes certifiés RGE, cette information doit être explicitement mentionnée et justifiée par un document officiel.
Dans le cas contraire, le client doit être averti des conséquences potentielles sur l’éligibilité du chantier aux aides publiques (comme MaPrimeRénov’ ou les CEE) et autres malfaçons encourues.

Rester informé et bien accompagné est plus que jamais essentiel pour bénéficier pleinement des aides à la rénovation

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(1) Source Légifrance : décret publié le 9 septembre 2025

(2)Source Boisreduc : 0,075 – 0,080 € / kWh

(3)Source Insee : 0,10 – 0,12 € / kWh

(4)Source Service Public : 0,239 € / kWh

(5)Source Légifrance : rehaussée à 21 400 euros.

(6)Source Légifrance : l’arrêté du 13 août 2025

(7)Source Légifrance : loi n° 2025-594 du 30 juin 2025