Dès janvier 2026, le DPE change : coefficient de l’électricité abaissé, reclassement automatique de 7 millions de logements et nouvelles règles de calcul.
Nouveau DPE 2026 : vers une revalorisation des biens chauffés à l’électricité
La refonte du diagnostic de performance énergétique (DPE), présentée par le Gouvernement l’été dernier, apportera un avantage aux logements équipés de chauffage électrique. Cette évolution, matérialisée par un changement de mode de calcul, a été officialisée par un arrêté publié au Journal officiel le mardi 26 août 2025. Elle sera applicable à partir du 1er janvier 2026. Revue de détails.
Le diagnostic de performance énergétique (DPE) est depuis quelques années maintenant un passage obligé pour toute transaction immobilière, qu’il s’agisse d’une vente ou d’une location. Ce document attribue au logement une double étiquette : l’une portant sur la consommation d’énergie (classée de A à G), l’autre sur son impact carbone.
En outre :
Il fournit une estimation de la dépense énergétique annuelle du bien (estimation de la consommation en kWh, étiquette énergie allant de A à G) ;
Il offre une vision d’ensemble des performances, mais sans détailler un plan précis de travaux ;
Depuis juillet 2021, le DPE est opposable. Autrement dit, en cas d’erreur ou de données imprécises, la valeur juridique du DPE opposable peut engager la responsabilité du bailleur ou du vendeur.
En résumé, le DPE, qui doit obligatoirement être réalisé par diagnostiqueur immobilier certifié, constitue une photographie instantanée de l’efficacité énergétique d’un logement. Utile pour le propriétaire comme le locataire pour estimer la consommation d'énergie d'un logement ou d'un bâtiment (et ainsi évaluer son impact écologique), il ne remplace toutefois pas un audit énergétique, plus complet lorsqu’il s’agit de programmer une rénovation d’ampleur.
Bon à savoir !
Où trouve-t-on le plus de passoires thermiques ?
Les logements à consommation énergétique excessive, aussi appelés « passoires thermiques », font l’objet d’une surveillance renforcée par le gouvernement et l’ADEME. Selon cette dernière, Paris occupe la première place, avec 12,5 % de logements classés G. Suivent Boulogne-Billancourt (9,5 %), Argenteuil (7,8 %), Saint-Denis (7,4 %) et Aubervilliers (7,3 %). Si l’on raisonne à l’échelle des départements, la Lozère arrive en tête, ex æquo avec le Cantal, avec 20,6 % de résidences très énergivores. Viennent ensuite la Creuse (17,8 %), les Hautes-Alpes (15,8 %), les Alpes-de-Haute-Provence (13,3 %) et la Corrèze (12,9 %).
Comment est réalisé un DPE ?
À l’image du contrôle technique d’une voiture, le DPE permet de savoir si un logement est économe en énergie… Ou au contraire très gourmand. Loin d’être une simple formalité administrative, le DPE est réalisé par un diagnostiqueur immobilier certifié qui se déplace directement dans le logement. Durant sa visite, il prendra soin de relever plusieurs caractéristiques du bien : la surface habitable, l’année de construction, l’état de l’isolation des murs et du toit, le type de chauffage, la qualité des fenêtres, la production d’eau chaude, la ventilation…
Par la suite, toutes ces informations seront saisies dans un logiciel officiel, validé par l’État, et qui applique une méthode de calcul standardisée appelée « 3CL ». Comme vu plus haut, cela permettra de déterminer deux étiquettes : l’une pour la consommation d’énergie, l’autre pour les émissions de gaz à effet de serre.
Bon à savoir !
Vous devez faire établir un Diagnostic de performance énergétique ? Pour rappel, ce document détaille les recommandations de travaux (isolation, toiture, chauffage, etc.) qui permettront de réduire la consommation énergétique d’un bien… Et donc le coût TTC de ses factures d’énergie. Depuis plus de vingt ans, le réseau EX’IM, spécialiste du diagnostic immobilier et partenaire du Crédit Agricole, accompagne les particuliers et les professionnels partout en France.
Qu’est-ce qui va changer le 1er janvier 2026 ?
À partir du 1er janvier 2026, le mode de calcul du diagnostic de performance énergétique va évoluer. Le coefficient de conversion de l’électricité passera de 2,3 à 1,9. Cette modification, actée par un arrêté du 13 août 2025 et publié au Journal officiel le 26 août, harmonise la méthode française avec le standard européen. Résultat : les logements chauffés à l’électricité seront désormais mieux évalués.
Quels effets sur les étiquettes énergie ?
Ce simple ajustement aura un impact majeur : près de 7 millions de logements devraient voir leur classement s’améliorer d’au moins une lettre, dont une large majorité de résidences équipées de chauffage électrique. Environ 850 000 habitations classées F ou G – les fameuses « passoires énergétiques » – sortiront automatiquement de cette catégorie, sans le moindre chantier.
Selon les spécialistes du secteur, trois types de biens profiteront tout particulièrement de la réforme : les petites surfaces de moins de 15 m², les logements disposant d’un poêle à bois en complément de chauffage et ceux équipés d’une pompe à chaleur.
Bon à savoir !
Notez que les diagnostics réalisés avant le 1er janvier 2026 resteront valables, mais il sera possible d’obtenir gratuitement en ligne une attestation actualisée via l’Observatoire de l’ADEME. Et ce sans qu’une nouvelle visite d’un diagnostiqueur ne soit nécessaire.
Pourquoi ces évolutions ?
Le ministère de l’Économie soulignait l’été dernier que cette réforme permettrait :
Plus de justice énergétique : l’ancien coefficient défavorisait les logements électriques, alors que l’électricité en France repose largement sur le nucléaire, et donc faiblement émettrice de CO₂.
Moins de contraintes pour les propriétaires : grâce au reclassement automatique, certains biens pourront être loués ou vendus plus facilement, sans travaux lourds.
De cibler la rénovation là où elle est utile : en sortant de nombreuses habitations du statut de passoire, les aides pourront se concentrer sur les logements réellement très énergivores, souvent chauffés aux énergies fossiles.
Un DPE plus fiable : la réforme s’accompagne d’un renforcement de la certification des diagnostiqueurs et d’outils de contrôle, comme l’attestation générée par l’ADEME (voir plus bas).
Le ministère de l’Économie assurait également qu’aucune habitation ne perdrait de classe énergétique à la suite de ce changement.
Qu’est-ce qui va changer à l’automne 2025 ?
Un premier arrêté, daté du 16 juin 2025 et modifiant celui du 20 juillet 2023, est venu renforcer les conditions de certification des diagnostiqueurs.
Concrètement, les organismes certificateurs feront désormais l’objet d’un contrôle par le Cofrac (Comité français d’accréditation) tous les dix mois, contre quinze auparavant. Par ailleurs, l’ADEME va déployer un outil statistique capable de détecter des anomalies, comme un volume inhabituel de diagnostics réalisés en une journée ou des déplacements incompatibles avec la réalité. En cas d’irrégularités, les professionnels concernés pourront être exclus du système pendant 18 mois, voire deux ans en cas de récidive.
Un second arrêté, venant compléter celui du 31 mars 2021, vise à sécuriser les logiciels et la transmission des résultats. Concrètement, chaque diagnostiqueur devra présenter un QR code, relié à l’ADEME, lors de ses interventions. Ce code permettra également d’accéder à une plateforme dédiée au DPE. Enfin, les résultats – étiquette énergie et climat – ne seront validés et consultables qu’après enregistrement officiel dans la base de données de l’ADEME.
Toutes ces nouveautés seront effectives à l’automne 2025.
Bon à savoir !
La validité d’un diagnostic de performance énergétique est de dix ans, sauf en cas de réforme comme celle introduite par l’arrêté du 13 août 2025. Concrètement, si les anciens DPE restent utilisables, l’ADEME met à disposition une certification actualisée avec de nouvelles étiquettes plus fiables.
DPE vente et location : quelles différences ?
La procédure utilisée pour établir un DPE dans le cadre d’une location est identique à celle d’un logement mis en vente. En revanche, la réglementation précise qu’un diagnostic réalisé pour une location ne peut pas être utilisé lors d’une transaction immobilière. À l’inverse, un DPE effectué pour une vente peut parfaitement être présenté dans le cadre d’une mise en location.
DPE : combien ça coûte ?
Le tarif d’un DPE, qu’il concerne une vente ou une location, n’est pas encadré par la loi. Chaque diagnostiqueur est donc libre de déterminer ses prix. Ceux-ci dépendent notamment de la superficie du bien, de sa nature (appartement, maison) et de sa localisation géographique. En moyenne, il faut prévoir un budget compris entre 100 et 250 €, voire davantage. Pour obtenir le meilleur prix, il est conseillé de comparer plusieurs devis avant de faire appel à un professionnel.