Il y a quelques années, le Gouvernement a déclaré la guerre aux logements particulièrement énergivores. Pour la mener à bien, plusieurs changements ont été apportés au Diagnostic de Performance énergétique (DPE). On fait le point.
Réforme du DPE : quelle validité pour les diagnostics établis avant juillet 2021 ?
La réforme du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), entrée en vigueur en juillet 2021, a profondément modifié l’outil afin de le rendre plus lisible et plus fiable. Plusieurs évolutions majeures ont été introduites par la loi Climat et Résilience :
Mise en place d’une étiquette unique : la note finale correspond désormais à la moins bonne des deux anciennes étiquettes (« Énergie » et « Climat »).
Adoption d’une nouvelle méthode de calcul (DPE-3CL-2021), qui remplace l’ancien système.
Le DPE est devenu juridiquement opposable : en cas d’erreur, le locataire ou l’acquéreur peut se retourner contre le propriétaire ou le bailleur.
Suppression des DPE vierges, qui ne comportaient aucune donnée chiffrée sur la performance énergétique.
Quid de la validité des anciens diagnostics ?
Les DPE effectués avant la réforme ne sont plus valables de façon permanente. Leur caducité dépend de leur date de réalisation :
Les diagnostics réalisés entre le 1er janvier 2013 et le 31 décembre 2017 ne sont plus reconnus depuis le 1er janvier 2023.
Ceux établis entre le 1er janvier 2018 et le 30 juin 2021 inclus ont perdu leur validité au 1er janvier 2025.
Quand faut-il refaire un DPE ?
Un nouveau diagnostic doit obligatoirement être produit :
Lors de la vente d’un bien ;
Pour toute mise en location ;
Ou encore à l’occasion du renouvellement ou de la reconduction d’un bail, si le locataire en fait la demande.
Des diagnostics immobiliers sécurisés
Depuis le 1er janvier 2023, les consommations d’énergie primaire et finale apparaissent sur la première page du DPE.
Et pour éviter la falsification des diagnostics énergétiques, les éditeurs de logiciel peuvent uniquement sortir les rapports en format diffusion et non édition. En d’autres termes, les diagnostics seront disponibles au format PDF et non pas Word. Une fois sur les ordinateurs des propriétaires, il sera donc impossible de les modifier.
Pour apporter une sécurisation supplémentaire, l’éditeur d’un rapport peut indiquer si celui-ci a été transmis à l’ADEME. Sinon, celui-ci est inutilisable. Cette transparence permet d’identifier rapidement les rapports transmis à l’ADEME, ou non.
Location et diagnostics énergétiques
Si la consommation d’énergie de votre location est excessive, mieux vaut monter un dossier de diagnostics techniques dès maintenant.
Car ces restrictions vont s’intensifier dans les années à suivre :
Depuis le 1er janvier 2025, tous les biens immobiliers classés G ne peuvent plus être loués ;
En 2028, tous les biens immobiliers classés F ne pourront plus être loués ;
En 2034, tous les biens immobiliers classés E ne pourront plus être loués.
En outre, depuis le 1er avril 2023, un audit énergétique doit obligatoirement être réalisé en cas de vente d'une monopropriété appartenant aux classes énergétiques F ou G et à la consommation d’énergie primaire d'au moins 331 kilowattheures par m² et par an.
DPE : quelles nouvelles évolutions à venir ?
La loi adoptée le 30 juin 2025 vise à mieux contrôler l’attribution des aides publiques et à lutter contre les fraudes, particulièrement dans le domaine énergétique. Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) fait partie des dispositifs concernés par ces nouvelles règles.
Parmi les évolutions prévues :
Chaque DPE devra intégrer un QR code permettant de vérifier son authenticité directement sur le site de l’ADEME.
L’annuaire officiel des diagnostiqueurs certifiés sera revu afin d’en accroître la fiabilité.
Les certificats de certification remis aux diagnostiqueurs comporteront eux aussi un QR code, garantissant l’identité et l’enregistrement du professionnel.
Dès janvier 2026, une option de géolocalisation sera déployée afin de confirmer la présence du diagnostiqueur sur le lieu d’expertise au moment du contrôle.
Dans les mois à venir, de nouvelles évolutions techniques vont être mises en place pour plus d’équité et de fiabilité
1. Coefficient d’électricité abaissé (2,3 → 1,9)
À partir du 1er janvier 2026, le coefficient de conversion de l’électricité dans le calcul du DPE sera réduit de 2,3 à 1,9. Ce changement, inscrit dans un arrêté du 13 août 2025 (publié au Journal officiel le 26 août), aligne la France sur le coefficient européen et rend le DPE plus favorable aux logements chauffés à l’électricité. Le même ajustement s’appliquera également aux audits énergétiques Diagnostiqueur Immobilier.
2. Impacts concrets sur le classement énergétique
Cette révision entraînera mécaniquement une amélioration d’au moins une classe DPE pour près de 7 millions de logements, essentiellement ceux chauffés à l’électricité (91 %). Environ 850 000 passoires énergétiques F ou G) seront requalifiées sans nécessiter de travaux.
Par ailleurs, les DPE ou audits réalisés avant le 1er janvier 2026 resteront valides, mais vous pourrez, via l’Observatoire ADEME, télécharger gratuitement une attestation mise à jour intégrant le nouveau coefficient, sans nouvelle visite du diagnostiqueur.
3. Équité pour les petites surfaces
Une correction spécifique, déjà appliquée auparavant, sera également disponible pour les logements de moins de 40 m² via l’Observatoire ADEME
Pourquoi ces changements sont essentiels ?
Pour plus de justice énergétique : l’ancien coefficient pénalisait les logements électriques alors que le mix énergétique français est largement décarboné (nucléaire). Le nouveau coefficient rééquilibre la méthode de calcul.
Pour réduire les contraintes pour les propriétaires : le reclassement automatique de nombreux logements en meilleure classe facilite la mise en location ou vente sans travaux coûteux
Pour accélérer la transition énergétique : ces mesures permettent de mieux cibler les aides pour les logements les plus énergivores, notamment chauffés aux énergies fossiles.
Pour une fiabilité accrue du DPE : le renforcement des certifications, la limitation du nombre de diagnostics et les outils de vérification (attestation, Observatoire ADEME) renforcent la crédibilité du DPE.