RGE : un label plus rigoureux en 2025
Publié le : 09/06/2025 Mis à jour le : 09/06/2025
Un arrêté ministériel publié le 17 mars 2025 et applicable à compter du 1er octobre 2025 rehausse les critères de compétence exigés pour les entreprises souhaitant décrocher ou renouveler leur certification RGE. On vous dit tout.
Le label RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) demeure une référence incontournable pour sécuriser les particuliers et valoriser les professionnels engagés dans la transition énergétique. Mais face aux abus de certains artisans mal attentionnés – de nombreuses entreprises se présentent comme certifiées RGE afin de permettre à leurs clients d'accéder aux aides financières… Alors qu’elles ne disposent en réalité d’aucune qualification officielle, l’État a procédé à une révision des modalités d’attribution du label RGE.
Le 17 mars 2025, un nouveau texte réglementaire est ainsi venu actualiser les compétences attendues des responsables techniques des structures candidates à la qualification RGE.
Désormais, le référentiel est organisé autour de trois grands ensembles de compétences : les opérations d’isolation du bâti, l’installation d’équipements exploitant les énergies renouvelables et les projets de rénovation énergétique globale mobilisant plusieurs corps de métier.
Un encadrement renforcé pour les travaux d’isolation
Les nouvelles règles introduites en 2025 renforcent considérablement les exigences de compétence pour les responsables techniques intervenant sur les chantiers d’isolation.
Le premier groupe de travaux — qui regroupe essentiellement l’isolation, la ventilation, les chaudières et les émetteurs électriques — fait désormais l’objet d’un référentiel beaucoup plus précis. Si les connaissances de base demeurent, elles sont désormais assorties de critères plus stricts et plus détaillés.
Ce socle commun couvre plusieurs grands axes incontournables :
- La compréhension des dynamiques du marché de la rénovation énergétique, ainsi que l’état du parc immobilier français ;
- La maîtrise des dispositifs d’aides publiques et les étapes pour obtenir le label RGE ;
- Le fait de savoir piloter un projet de rénovation énergétique dans sa globalité : principes thermiques du bâtiment, coordination entre corps de métier, prévention des pathologies, etc. ;
- La capacité à intégrer les spécificités liées aux projets complexes tels que les extensions ou les surélévations par exemple.
Des savoir-faire techniques approfondis
Les professionnels doivent en outre démontrer une connaissance approfondie des techniques et matériaux propres à chaque catégorie d’intervention. Cela inclut :
- La parfaite compréhension des solutions techniques, de leurs performances et des conditions de mise en œuvre ;
- La capacité à assurer la bonne prise en main par le client : conseils d’usage, vérifications en fin de chantier, consignes d’entretien, etc.
Autre évolution notable : les professionnels doivent désormais identifier et anticiper les risques de malfaçons ou de dysfonctionnements, en lien avec les travaux menés ou ceux qui interagissent dans le bâtiment. L’exigence porte autant sur la prévention que sur la qualité de la conception et de l’exécution.
Un rôle élargi de conseil financier
Nouvelle pierre angulaire de la qualification RGE : l’accompagnement du client sur les aides financières. Autrement dit, il ne suffit plus d’avoir entendu parler de MaPrimeRénov… Les professionnels doivent être capables d’intégrer les différentes aides existantes dans une proposition technique et budgétaire cohérente, personnalisée et optimisée.
Un repositionnement qui transforme l’artisan RGE en conseiller global, à la fois technique et stratégique, au service d’une rénovation performante et adaptée aux besoins de chaque ménage.
Peu de changements pour les équipements fonctionnant aux énergies renouvelables
Concernant les systèmes de chauffage alimentés par des sources renouvelables (telles que l’énergie solaire, la biomasse, la géothermie ou les pompes à chaleur), le nouveau référentiel ne bouleverse pas les exigences existantes. Les fondamentaux sont maintenus dans la version 2025.
Ainsi, les responsables techniques intervenant sur ce type d’équipements doivent toujours justifier d’une formation adaptée. Celle-ci peut être initiale (certifiante ou diplômante) ou continue, à condition qu’elle comprenne une évaluation des connaissances théoriques et pratiques et qu’elle soit reconnue par les autorités compétentes.
Les compétences attendues portent notamment sur les domaines suivants :
- L’analyse du marché des énergies renouvelables et la disponibilité des ressources ;
- L’impact environnemental et les contraintes logistiques liées à l’exploitation de ces systèmes ;
- La sécurité des installations, de la conception à l’utilisation ;
- La connaissance des dispositifs d’aides publiques disponibles ;
- Les technologies existantes et leur adéquation aux différents contextes ;
- L’évaluation économique et la rentabilité des solutions proposées ;
- La conception, la pose, la maintenance et le suivi des équipements ;
- Le respect des normes en vigueur, tant au niveau national qu’européen.
Ces exigences, bien que stabilisées, confirment l’importance de la rigueur et de l’expertise dans ce secteur stratégique de la transition énergétique.
Un niveau d’exigence rehaussé pour les professionnels de la rénovation globale
Le nouveau référentiel introduit un encadrement plus rigoureux pour les opérations de rénovation globale, désormais regroupées dans un bloc de compétences spécifique. Ce dernier impose des exigences plus élevées en matière de qualification et de maîtrise technique.
Pour rappel, la rénovation globale est définie comme l’ensemble des travaux d’installation et de pose de matériaux et d’équipements destinés à améliorer significativement la performance énergétique d’un logement, dans le cadre d’un bouquet cohérent d’interventions.
Si les responsables techniques doivent disposer des mêmes bases transversales que pour les travaux d’isolation : connaissance du parc existant, dispositifs d’aides, coordination de projet, etc., au-delà de ces fondamentaux, des savoirs plus spécifiques sont désormais requis dans le cadre d’un chantier de rénovation globale.
Ils s’articulent autour de quatre grands axes :
- La structuration de l’offre globale : comprendre les différents niveaux de performance énergétique atteignables, identifier les qualifications requises pour chaque niveau, et connaître les audits nécessaires pour cadrer le projet.
- Le pilotage et la coordination : maîtriser le rôle de l’entreprise en tant qu’acteur central de la rénovation, gérer les interfaces entre les différents corps de métier, anticiper les points sensibles du chantier.
- L’élaboration d’une offre sur mesure : être capable de recueillir les attentes du client à la lumière de l’audit énergétique, et concevoir une proposition complète intégrant travaux, coordination, aides financières et vérification de la performance attendue.
- L’argumentation et l’accompagnement : savoir expliquer les choix techniques et économiques retenus, construire un plan de financement adapté au profil du client et proposer une trajectoire de travaux cohérente et justifiée.
Ces nouvelles exigences visent à professionnaliser davantage l’approche globale, en garantissant que chaque projet soit piloté avec méthode, rigueur et clarté, dans une logique de performance énergétique mesurable.
Professionnels : comment justifier de vos compétences en 2025 ?
À compter du 1er octobre 2025, tout professionnel souhaitant obtenir une certification RGE dans une nouvelle catégorie de travaux devra démontrer qu’il maîtrise les compétences exigées par le nouveau référentiel.
Deux voies permettent de justifier de cette expertise : présenter un diplôme, un titre professionnel ou un certificat reconnu comme ceux délivrés par Qualibat, Certibat ou Qualifelec selon le domaine d’activité et/ou réussir un contrôle des connaissances, qui peut être précédé d’une formation validée par un organisme agréé dans le cadre de l’éco-conditionnalité.
Ce processus s’inscrit dans une démarche de professionnalisation du secteur et vise à garantir la qualité des prestations, qu’il s’agisse de travaux d’isolation, d’équipements de ventilation mécanique, de pose de panneaux solaires photovoltaïques ou encore d’installation de chaudière à condensation.
Notez que si vous avez déjà validé ces compétences transversales, vous ne serez pas obligé de les repasser, sauf si vous élargissez votre activité à un domaine de travaux pour lequel vous ne détenez pas encore de qualification RGE.
H2 Quels sont les impacts d’un label RGE frauduleux pour les particuliers ?
Ils sont nombreux :
- Perte d’éligibilité aux aides : si les travaux ne sont pas effectués par un professionnel véritablement reconnu RGE, vous risquez de ne pas pouvoir prétendre aux dispositifs de soutien public à la rénovation, comme MaPrimeRénov ou encore l’éco-prêt à taux zéro. Le manque à gagner peut s’avérer conséquent ;
- Travaux non conformes : un artisan usurpant le label RGE peut ne pas disposer des compétences techniques requises. Le chantier peut alors être mal exécuté, en dehors des normes, et nuire à la performance énergétique du logement ;
- Aucune couverture en cas de litige : un faux professionnel RGE peut exercer sans assurance obligatoire, notamment sans garantie décennale. En cas de défaut ou de sinistre, aucun recours juridique ne sera possible pour obtenir réparation ;
- Impact psychologique : être confronté à une escroquerie peut engendrer du stress, de la colère et une perte de confiance durable envers les acteurs du bâtiment ;
- Surcoût à prévoir : il faudra souvent faire appel à de véritables experts pour corriger les malfaçons ou recommencer les travaux. Ces interventions correctives alourdissent fortement la facture finale.
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