Le gouvernement envisage l’intégration du confort d'été dans les DPE

Publié le : 28/05/2025 Mis à jour le : 28/05/2025

Face à l'intensification des vagues de chaleur, le gouvernement français envisage une réforme majeure du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) visant à intégrer de manière significative le confort d'été dans l'évaluation énergétique d'un bâtiment. Objectif : mieux refléter sa performance en période estivale.

Selon Météo-France, ces dix dernières années, la France a connu trois fois plus de vagues de chaleur que sur toute la seconde moitié du XXe siècle(1). Un constat alarmant qui ne devrait pas aller en s’arrangeant : alors que l’Hexagone connaissait en moyenne 1,7 jour de vagues de chaleur par an avant 1989, il en a subi 9,4 sur la dernière décennie… Et pourrait en connaître jusqu'à 10 fois plus d’ici à 2100 ! Des pics non seulement susceptibles d’atteindre 50 °C localement, mais aussi plus longs, avec une période d’occurrence étendue de la fin mai au début du mois d’octobre…

Face à cette réalité, le gouvernement, via différentes mesures et autres textes de loi, tente de s’adapter avec la rénovation du parc immobilier en tête de proue. Et si les travaux de rénovation énergétique, outre les économies qu’ils engendrent, ont longtemps été mis en avant pour améliorer le confort des logements en hiver (et plus particulièrement celui des logements classés E ou F), la notion de confort d’été, longtemps négligée, devient aujourd’hui une préoccupation centrale. Notamment parce que mal adaptés, les habitats peuvent devenir de véritables bouilloires thermiques lors de périodes de fortes chaleurs, mettant en danger la santé des occupants, notamment celle des personnes âgées et vulnérables.


Un DPE qui sous-estime le problème de la chaleur

Le 1er janvier 2022, la réglementation (RE2020) a mis en place un nouvel indicateur permettant de déterminer la performance d’un logement (bâtiments neufs ou existants) du point de vue du confort d’été. Cet indicateur classe le niveau d'isolation à la chaleur d'une maison ou d’un appartement en trois niveaux – « bon », « moyen » ou « insuffisant » – en fonction de plusieurs critères comme la présence de protections solaires extérieures, l'isolation de la toiture, l'inertie du logement et son caractère traversant ou encore la présence ou non d’équipements spécifiques (brasseurs d'air, climatisation, etc.). Sauf que pour beaucoup de spécialistes du secteur, cet indicateur reste trop simpliste et ne répond pas pleinement aux enjeux de la multiplication des pics de chaleur. Ennuyeux lorsque l’on sait que 55 % des Français déclarent avoir trop chaud chez eux dès que les températures grimpent à l'extérieur(2).


Indicateur de confort : quels sont les facteurs influant sur le confort d'été ?



Les études réalisées sur le confort d’été montrent que les paramètres ayant le plus d’impact pour la gestion du confort d’été sont :

  • La surventilation nocturne qui, lorsque la température extérieure est inférieure à la température intérieure, permet d'évacuer la chaleur accumulée la journée ;
  • Un isolant performant permettant de limiter l'augmentation de la température intérieure. Pour information, plus la résistance thermique installée est importante (toiture isolée, murs isolés, etc.), plus la protection sera efficace ;
  • La protection solaire des vitrages : protégées du rayonnement solaire, les surfaces vitrées éviteront que les rayons du soleil ne réchauffent l'air intérieur. L’ajout de volets ou de menuiseries spécifiques est une option ;
  • La classe d’inertie du bâtiment. Un bâtiment à forte inertie thermique (classe A ou B généralement) emmagasine la chaleur pendant la journée et la restitue lentement la nuit. Cela aide à limiter les pics de chaleur en journée, et donc à améliorer le confort d’été ;
  • Les apports internes de chaleur. Utiliser un four, un lave-linge, un sèche-linge, un ordinateur, ou encore une TV à l’intérieur d’un logement en été n’est évidemment pas sans incidence sur la température intérieure dudit logement…

Vers une refonte du DPE ?

Pour tenter d’y remédier, les pouvoirs publics ont récemment souhaité faire évoluer la réglementation : examinée fin janvier, la proposition de loi sur le calendrier des passoires thermiques prévoyait ainsi la réalisation d’un rapport sur l’opportunité d’inclure ou non la notion de confort d’été au calcul du DPE. Un rapport qui ne verra jamais le jour car après analyse, le texte a été rejeté à la surprise générale par les députés.


Bien que pris au dépourvu, le ministère du Logement devrait toutefois proposer dans les prochaines semaines des « éléments concrets » pour que le diagnostic de performance énergétique puisse mieux intégrer la notion de confort d’été. « Nous y travaillons, pour proposer des éléments concrets cet été » ont indiqué les équipes de Valérie Létard, la ministre du Logement, au journal Les Echos, même si ce dernier précise que selon l'Alliance du diagnostic immobilier, la principale fédération du secteur, il n'y a pas eu à ce stade de groupe de travail sur ce sujet au ministère avec les professionnels(3).

Nouveau DPE : un impact certain pour les propriétaires et les locataires

L'intégration du confort d'été dans le DPE pourrait avoir des conséquences significatives :

  • Pour les propriétaires : les recommandations de travaux fournies par un diagnostiqueur certifié pourraient désormais inclure des solutions visant à améliorer le confort lors de fortes chaleurs, telles que l'installation de protections solaires, l'amélioration de la ventilation naturelle ou l'isolation thermique adaptée.

  • Pour les locataires : le DPE deviendra un outil plus complet pour évaluer la qualité d'un logement, en prenant en compte non seulement sa performance énergétique hivernale, mais aussi sa capacité à offrir un confort thermique en été.

Plus globalement, en intégrant le confort d'été, le DPE deviendra un outil plus pertinent pour orienter les politiques de rénovation énergétique et répondre aux enjeux du changement climatique. Il permettra également de sensibiliser les acteurs du secteur immobilier à l'importance de concevoir et de rénover des logements adaptés aux conditions climatiques futures, en favorisant des solutions passives et durables pour assurer le confort des occupants tout au long de l'année.

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Références

(1)Source : Météo-France

(2)Source : Les echos

(3)Source : Les echos

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