Chauffage, rénovation globale… Les primes « coup de pouce énergie » vous permettent de financer certains travaux de rénovation énergétique. En 2022, elles ont connu d’importants changements. Revue de détails.
Entre un parc de logements souvent détérioré – les autorités recensent 5,2 millions de passoires thermiques en France, certains spécialistes du secteur plus du double – et la flambée des coûts de l’énergie, le nombre de ménages en situation de précarité énergétique (autrement dit, les ménages qui consacrent plus de 10 % de leurs revenus aux factures énergétiques de leur logement) ne cesse d’augmenter. Aujourd’hui, 5,6 millions de foyers sont concernés. Soit 12 millions de personnes, ce qui correspond à 20% de la population.
Selon les fiches de l’ONPE, les Français plus touchés par la précarité énergétique sont d’abord les locataires (36 % vivent dans un appartement du parc social, 25 % dans un appartement du parc privé, tandis que les locataires d’une maison du parc privé sont, quant à eux, 28 % à être dans cette situation). Chez les propriétaires occupants, 12 % de ceux vivant en maison sont considérés en précarité énergétique, contre 9 % en appartement.
Les Coups de pouce énergie, des aides financières pour lutter contre la précarité énergétique
Pour aider les particuliers à financer leurs travaux d’isolation et de chauffage, l’État a mis en place plusieurs dispositifs, et notamment les fameux « Coups de pouce énergie ». Concrètement, il s’agit d’aides financières destinées aux particuliers et attribuées par des fournisseurs d'énergie dans le cadre du dispositif des certificats d'économie d'énergie (CEE).
La plus connue : la prime « Coup de pouce isolation », notamment parce que c’est la première à avoir fait son apparition, mais aussi – et surtout – parce qu’elle a entraîné le développement des offres d’isolation des combles à 1 euro. Ces dernières ont donné lieu à un lourd dossier d’arnaques (professionnel véreux, entreprise frauduleuse, opérations non-conformes) et autres chantiers bâclés.
Depuis, l’État a fait le ménage : les « Coups de pouce » pour l’installation d’une chaudière à gaz très performante ou de radiateurs électriques performants ont été supprimés en 2021, les Coups de pouce "Isolation" en juillet 2022 avant que ne soient supprimées à leur tour le Coup de pouce « Rénovation performante d'une maison individuelle » et le Coup de pouce « Pilotage connecté du chauffage pièce par pièce ».
Quelles primes « Coup de Pouce » peut-on obtenir en 2025 ?
On vient de le voir, dans un souci de clarification et afin d’éviter les arnaques, l’État a supprimé de nombreuses primes « Coups de pouce ». Concrètement, aujourd’hui, seules 2 primes « Coup de Pouce » sont disponibles :
Le Coup de pouce « chauffage » qui permet de financer l’installation d'une chaudière biomasse performante, d'un appareil de chauffage au bois très performant, d’une pompe à chaleur (air/eau ou eau/eau ou hybride), d'un système solaire combiné ou encore le raccordement à un réseau de chaleur alimenté par des énergies renouvelables. La prime, qui concerne les travaux dont la date d'achèvement est prévue avant le 31 décembre 2026, est applicable aux résidences principales et/ou secondaires. Elle est accessible à tous les ménages (propriétaires ou locataires) vivant dans un logement construit depuis au moins 2 ans ;
Le « Coup de pouce Rénovation performante de bâtiment résidentiel collectif. Il est attribué aux copropriétés souhaitant réaliser des travaux de rénovation globale. Ces derniers doivent permettre de baisser la consommation d'énergie du bâtiment de 35 %. Pour pouvoir bénéficier de la prime, les travaux doivent être engagés (devis signé) avant le 31 décembre 2025 et achevés avant le 31 décembre 2027.
Bon à savoir !
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Un décret publié au Journal officiel le 8 juin 2023 indique qu’à partir du 1er janvier 2027, tous les logements (existants et neufs) devront être équipés d’un système de régulation automatique de la température de chauffage par pièce. Avec son thermostat connecté et gratuit, Voltalis, leader européen et pionnier du pilotage intelligent de la consommation, équipe déjà plus de 200 000 foyers. Pour en savoir plus, rendez-vous ici.
Coup de pouce : quels montants ?
Le montant de l’aide varie selon le type de travaux réalisés et selon les revenus du foyer. Les ménages aux revenus modestes peuvent bénéficier d’un montant majoré, plus avantageux que celui accordé aux autres profils.
Primes « Coup de pouce » : qui pour faire les travaux ?
Pour pouvoir bénéficier des différentes primes « Coup de pouce », il est nécessaire de faire appel à un artisan certifié « Reconnu Garant de l'Environnement » (RGE).
Cette mention est accordée par les pouvoirs publics et l'ADEME à des professionnels du secteur du bâtiment et des énergies renouvelables engagés dans une démarche de qualité. Elle s’obtient après un audit complet des chantiers d’une société et fixe des critères stricts en matière d’efficacité. Elle est délivrée par des organismes indépendants sous forme de certificat pour une durée de 4 ans.
Primes « Coup de pouce » : comment en bénéficier ?
On l’a vu plus haut, les primes « Coup de pouce » sont distribuées par les fournisseurs d’énergie. N’hésitez donc pas à comparer les différentes offres disponibles via leur site. Une fois votre choix arrêté, vous devez accepter l’offre avant de signer le devis des travaux.
Par la suite, vous devrez envoyer les pièces justificatives de vos travaux au fournisseur d'énergie que vous avez choisi. L’aide vous sera versée par virement, par chèque, déduite de la facture ou sous forme de bons d’achats pour des produits de consommation courante.
Les primes « Coup de pouce » sont-elles cumulables avec d’autres aides financières ?
Les primes « Coup de pouce », comme tout le dispositif des CEE, est cumulable avec d’autres aides comme MaPrimeRénov’ ou encore l’aide du fonds Air pour installation d’un système de chauffage au bois performant.
Vous pouvez aussi bénéficier d’aides locales. Pour en savoir plus, rapprochez-vous de votre mairie.
Autre possibilité, l’éco-prêt à taux zéro.
Notez qu’un arrêté ministériel daté du 29 mars 2025 est venu revoir en profondeur les conditions d’accès à l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ), dispositif central de soutien à la rénovation énergétique des logements. Ces évolutions, effectives depuis le 1er juillet 2025, visent à simplifier les démarches, renforcer l’efficacité des projets financés et favoriser le cumul des aides existantes.
Désormais, la durée maximale de remboursement de l’éco-PTZ reste de 15 ans, sauf pour les projets de rénovation globale, qui peuvent bénéficier d’un remboursement étalé jusqu’à 20 ans. Pour cela, un audit énergétique est obligatoire, démontrant un gain d’au moins deux classes énergétiques sur le DPE.
En outre, les travaux éligibles à l’éco-PTZ sont désormais alignés sur ceux soutenus par MaPrimeRénov’ et ceux ouvrant droit à un taux de TVA réduit. L’objectif est de faciliter le financement global des rénovations, l’éco-PTZ intervenant comme complément pour couvrir le reste à charge. Par exemple, l’isolation des combles perdus au niveau des planchers ne sera financée que si les matériaux utilisés affichent une résistance thermique d’au moins 7 m².K/W.
Autant d’ajustements qui s’inscrivent dans la volonté des pouvoirs publics de mieux accompagner les ménages dans leur transition énergétique et de rendre les dispositifs d’aide plus cohérents et plus accessibles.
Une aide spécifique pour remplacer une chaudière au fouil, au gaz ou au charbon
Tous les ménages, quels que soient leurs niveaux de revenus, peuvent bénéficier d’une aide d’au moins 4 000 euros s’ils remplacent une chaudière au fioul, au gaz ou au charbon par une chaudière à biomasse (de classe 5 selon la norme NF EN 303.5 ou disposant du label « flamme verte »), une pompe à chaleur air/eau ou eau/eau, un système solaire combiné, à savoir un (des) panneau(x) solaire(s) + un ballon de stockage, ou encore une pompe à chaleur hybride air/eau.
Bon à savoir !
Une chaudière au fioul rejette 7 à 10 fois plus de dioxyde de carbone qu’un mode de chauffage ayant recours aux énergies renouvelables.
Notez que la pompe à chaleur air/eau ou eau/eau installée devra afficher une efficacité énergétique saisonnière minimale de 111 % pour les usages à température moyenne ou élevée, et d’au moins 126 % pour une utilisation à basse température. Ces performances doivent être clairement indiquées sur le devis, la fiche technique du matériel ainsi que sur son étiquette énergétique. La facture doit également mentionner ces niveaux de performance, ainsi que la plage d'application concernée (basse, moyenne ou haute température).
Si vous optez pour un système solaire combiné, alors il devra être conçu pour fonctionner avec des émetteurs de chauffage central basse température. Les capteurs solaires utilisés devront offrir une performance minimale de 600 W/m² de surface d’entrée et être certifiés « CSTBat », « Solarkeymark » ou équivalent. Ces éléments – niveau de performance et certification – devront être clairement indiqués sur la facture. Notez que les capteurs hybrides, qui produisent à la fois de la chaleur et de l’électricité, ne sont pas éligibles.
Enfin, si votre choix se porte sur une pompe à chaleur hybride air/eau, elle devra voir une efficacité énergétique saisonnière d’au moins 111 % et être équipée d’un régulateur de classe IV au minimum.