Pour accélérer les rénovations énergétiques des logements, et en particulier les rénovations d’ampleur qui ciblent notamment les passoires thermiques (logements classés F ou G), le gouvernement a mis en place plusieurs aides. Parmi elles, Ma Prime Rénov’. On fait le point sur les conditions pour pouvoir en bénéficier.
Bon à savoir !
Le dispositif Ma Prime Rénov’ est en pause pour les rénovations d’ampleur, ou MPR Parcours accompagné, jusqu’au 30 septembre 2025. Cette suspension ne concerne ni les travaux “monogestes” (isolation, chauffage, etc.) ni les copropriétés : ces aides restent accessibles. Les dossiers déjà déposés avant le 23 juin seront bien instruits. À la réouverture, les conditions d’éligibilité seront durcies (priorité aux revenus très modestes, et aux logements classés E, F ou G, révisions des montants de l'aide). Seuls 13 000 nouveaux dossiers MPR Parcours accompagné seront acceptés d’ici fin 2025. Restez attentifs : des ajustements sont attendus à l’automne. On vous tient informés dès que ça bouge !
Selon les données publiées par l’Agence nationale de l’habitat (ANAH) pour le premier trimestre 2025, le dispositif MaPrimeRénov’ continue de susciter un fort engouement : 63 509 foyers ont bénéficié d’un soutien à leurs travaux de rénovation depuis janvier, dont 3 fois plus de rénovation d’ampleur qu’à la même période l’an dernier.
Parmi ces rénovations, 46 331 logements ont fait l’objet de travaux dits « par geste », comprenant un seul type d’intervention, principalement l’installation de systèmes de chauffage à faible empreinte carbone, tels que des pompes à chaleur, des poêles à bois ou à granulés. 17 178 habitations ont quant à elles bénéficié d’une rénovation complète combinant plusieurs postes de travaux, ce qui leur a permis de gagner plusieurs étiquettes énergétiques sur leur DPE en une fois. Ce chiffre marque surtout une multiplication par trois par rapport au premier trimestre 2024, où « seuls » 5 584 projets de ce type avaient été enregistrés. Cette évolution illustre l’essor du « parcours accompagné », qui offre un soutien technique et financier renforcé pour les projets complexes. Autres chiffres à retenir : les travaux engagés représentent déjà un volume de 1,4 milliard d’euros, dont 700 millions proviennent des aides publiques mobilisées dans le cadre de MaPrimeRénov’. Par ailleurs, près de 80 % des rénovations d’ampleur ont ciblé des logements classés F ou G, c’est-à-dire les plus énergivores. En moyenne, le montant des travaux s’élève à 59 197 €, avec une subvention de 41 201 € par logement.
Depuis son lancement, MaPrimeRénov’ a permis d’accompagner la rénovation énergétique de 2,5 millions de logements à travers le territoire.
Pour rappel, les aides « Ma Prime Rénov » sont structurées depuis le 1er janvier 2024 en deux nouveaux parcours de rénovation :
Le parcours accompagné « Rénovation d’ampleur » qui, comme son nom l’indique, vise les rénovations qui permettent de réaliser un saut de deux classes minima sur le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) avec au moins 2 gestes d’isolations thermiques, et qui doit être accompagné par un « Accompagnateur Rénov ».
Le parcours « Rénovation par geste » pour les mono gestes. Il est accessible aux ménages avec des revenus très modestes (TMO), modestes (MO) et intermédiaires (INT), et ce quelle que soit l'étiquette énergétique de leur logement jusqu'au 31 décembre 2025.
Ma Prime Rénov’ : quid des conditions pour en bénéficier ?
Pour être éligible à Ma Prime Rénov « Parcours par geste », vous devez être propriétaire occupant ou bailleur d’un logement de plus de 15 ans (2 ans en Outre-mer ou en cas de remplacement et de dépose d’une chaudière au fioul), peu importe la performance énergétique de votre bien.Il doit être occupé à titre de résidence principale (c’est-à-dire occupé au moins 8 mois par an) et vos ressources doivent être très modestes, modestes ou intermédiaires.
Notez que les bailleurs doivent fournir une déclaration sur l’honneur confirmant leur engagement à louer le bien concerné comme résidence principale pendant au moins six ans. Cette mise en location doit intervenir dans l’année suivant la demande de versement du solde de la prime. Actuellement, cette exigence s’applique aux propriétaires disposant de revenus intermédiaires ou élevés, mais elle sera prochainement étendue aux foyers aux ressources modestes ou très modestes. En cas de rupture anticipée du bail avant les six ans requis, le propriétaire devra rembourser une partie de l’aide reçue. Le montant à restituer est proportionnel au temps restant, soit un sixième de l’aide pour chaque année non respectée. Par ailleurs, toute revalorisation du loyer devra exclure la part financée par cette subvention dans le calcul du coût des travaux.
Pour être éligible à Ma Prime Rénov « Rénovation d’ampleur », vous devez être propriétaire occupant ou bailleur d’un logement de plus de 15 ans occupé ou loué à titre de résidence principale, c’est-à-dire occupé au moins huit mois par an. Vos travaux devront permettre un gain d’au moins 2 classes sur le DPE. Pour les logements initialement classés G, F ou E, la rénovation peut se faire en 2 étapes sur une durée de 5 ans, à condition d’atteindre au moins la classe C pour les biens F ou G et la classe B pour ceux notés E.
Notez par ailleurs que les propriétaires qui mettent leur bien en location doivent s’engager, via une déclaration sur l’honneur, à le louer en tant que résidence principale pendant une durée minimale de six ans. Cette location doit commencer dans l’année qui suit la demande de paiement du solde de la prime. Aujourd’hui, cette exigence concerne uniquement les bailleurs aux revenus intermédiaires ou élevés, mais elle sera bientôt étendue à ceux disposant de ressources plus modestes. En cas d’interruption de la location avant les six ans, le propriétaire devra rembourser une partie de l’aide reçue, au prorata du temps manquant (un sixième par an). Enfin, s’il souhaite revoir le loyer à la hausse, il devra d’abord déduire le montant de la prime des frais de travaux justifiant cette augmentation.
D’autres aides sont également disponibles. Pour savoir si vous êtes éligible, rendez-vous sur notre simulateur d’aides à l’écorénovation.
MaPrimeAdapt’ : quid des conditions pour en bénéficier ?
Depuis le 1er janvier 2024, une nouvelle aide baptisée « MaPrimeAdapt’ » est proposée aux locataires et propriétaires occupants du parc privé, sous condition de ressources, à partir de 60 ans, ainsi qu’aux personnes en situation de handicap quel que soit leur âge.
Les travaux d’adaptation financés par « MaPrimeAdapt’ » concernent par exemple le remplacement de la baignoire par une douche de plain-pied, l’installation d’un monte-escalier électrique, la pose de mains courantes, l’élargissement des portes, l’adaptation des revêtements ou encore l’accès direct au logement. Les travaux s’adaptent en fonction des besoins spécifiques qui seront préconisés dans le diagnostic logement autonomie.
Si vos ressources sont considérées comme très modestes, « MaPrimeAdapt’ » pourra financer les travaux d’adaptation jusqu’à 70 % de 22 000 euros hors taxes (50 % dans la limite d'un plafond de travaux de 22 000 € hors taxes si vos ressources sont considérées comme modestes).
Pour en bénéficier, deux cas de figure :
Vous êtes propriétaire occupant
Vous êtes propriétaire de votre logement ou locataire du parc privé et vous avez informé votre bailleur de votre volonté d’effectuer des travaux d’adaptation à la perte d’autonomie :
Vous ou un membre de votre foyer êtes âgés de 70 ans ou plus OU êtes âgés de 60 à 69 ans sur condition de GIR (groupe iso-ressources) OU à un taux d’incapacité supérieur à 50 % ou bénéficie de la prestation de compensation du handicap (PCH) ;
Votre revenu est classé dans la catégorie ressources modestes ou très modestes.
Vous êtes propriétaire bailleur
Vous êtes propriétaire d'un logement que vous louez ou que vous souhaitez mettre en location ? Vous pouvez bénéficier d'une aide allant jusqu'à 21 000 euros par logement (35 % de financement d’un plafond de travaux de 750 euros par m², limité à 80 m²). Pour cela, il est obligatoire de signer une convention avec l'Agence nationale de l'habitat (ANAH). Notez qu’une dérogation peut être accordée si les travaux d’adaptation sont réalisés pour le locataire en place et que ce locataire a une perte d'autonomie attestée par un GIR (groupe iso-ressources) OU à un taux d’incapacité supérieur à 50 % OU bénéficie de la prestation de compensation du handicap (PCH).
Bon à savoir !
Que vous soyez propriétaire occupant ou propriétaire bailleur, vous devrez faire appel à un accompagnateur AMO (Assistant à maîtrise d'ouvrage) pour vous aider à définir votre projet de travaux et vous accompagner dans sa réalisation.
Quid de « Ma Prime Logement Décent » ?
Autre nouveauté disponible depuis le 1er janvier 2024, « Ma Prime Logement Décent » qui permet de bien mieux financer les travaux lourds pour remettre en état les logements indignes très dégradé (ceux faisant l’objet d’un arrêté de salubrité ou de péril). Selon les pouvoirs publics, entre 400 000 et 420 000 logements du parc privé sont estimés potentiellement insalubres en métropole, plus 100 000 autres en outre-mer.
Cette nouvelle aide unique prendra en charge des travaux d’ampleur allant jusqu’à 70 000 euros hors taxes à 60 % pour les ménages aux revenus modestes et à 80 % pour ceux très modestes. La prime versée s’élèvera donc au maximum à respectivement 42 000 euros et 56 000 euros.
Pour en bénéficier, plusieurs cas de figure sont possibles :
Vous êtes propriétaire occupant
Votre plafond de ressources ne doit pas dépasser le plafond modeste ou très modeste en vigueur pour les propriétaires occupants ;
Votre logement doit avoir été construit depuis plus de 15 ans à la date de la demande d’aide ;
Vous devez y être domicilié au titre de la résidence principale, et ce jusqu’à 3 ans après la fin des travaux ;
Outre ces critères, les travaux intègrent fréquemment des travaux de rénovation énergétique pour lesquels l’entreprise doit être Reconnue Garante de l’Environnement (RGE).
Vous êtes propriétaire bailleur
Vous louez votre bien non meublé à un locataire aux revenus modestes (le locataire ne peut pas être un membre de votre famille ou de votre foyer fiscal) ;
Vous louez votre bien avec un niveau de loyer plafonné (plafonds de loyers définis annuellement par commune ou par arrondissement) ;
Vous signez une convention d’engagement avec l’ANAH sur les modalités de location : niveau de loyer, niveau de ressources du locataire ;
Vous louez votre bien pendant une durée de 6 ans ;
Vous louez à usage de résidence principale du locataire ;
Votre logement possédera a minima l’étiquette énergie D du DPE (diagnostic de performance énergétique) après la réalisation des travaux subventionnés ;
Les travaux doivent être réalisés par des professionnels qualifiés.