De nombreuses aides à la rénovation énergétique s'adressent aux propriétaires bailleurs. Revue de détails.
La rénovation énergétique du logement que vous louez ne sera pas sans incidence : sur le marché de la location, un bien immobilier affichant une excellente performance énergétique à travers son DPE se louera plus facilement et plus cher qu’un logement doté d’une mauvaise étiquette énergétique. Pourquoi ? Tout simplement parce que les locataires seront assurés de pouvoir minimiser leur consommation d’électricité et de gaz. Et donc de réduire leurs factures d’énergie.
En outre, si vous êtes propriétaire bailleur, vous n’êtes pas sans savoir que pour lutter contre la précarité énergétique, le gouvernement a décidé d’interdire la location des passoires thermiques (les logements appartenant aux catégories F ou G du DPE). Depuis le 1er janvier 2025, cette interdiction de location est étendue à tous les logements en G. Elle le sera en 2028, aux logements classés F, et aux logements classés E en 2034.
Bon à savoir !
Depuis le 1er janvier 2025, SeLoger constate une véritable dégringolade du nombre d’annonces de location concernant les logements classés G. Par rapport à la même période l’an dernier, ces biens énergivores ont vu leur présence chuter de 87 % sur la plateforme. Une tendance déjà amorcée en 2024, où les offres de location pour ce type de logements avaient diminué de 16 %. À l’inverse, les biens mieux classés – de A à F – ont enregistré une hausse moyenne de 11 % de leur mise en location.
En parallèle, depuis août 2022, le propriétaire bailleur qui souhaite revoir le loyer de son bien à la hausse doit au minimum justifier que ce dernier est classé E. S’il est classé F ou G, le loyer est gelé sans aucune revalorisation possible.
La rénovation de votre bien, parce qu’elle améliorera considérablement sa performance énergétique, le rendra bien plus attractif auprès de vos locataires (meilleur confort de vie été comme hiver, réduction de sa facture énergétique, etc.). Tout comme elle vous permettra de le revaloriser, et donc de le vendre à un prix plus élevé.
Enfin, rénover votre logement permettra de le conserver en bon état sur le long terme. Et donc le louer sur une plus longue durée.
La bonne nouvelle, c’est que si vous êtes propriétaire bailleur et que vous souhaitez bénéficier d’aides à la rénovation énergétique, c’est tout à fait possible. À quelques conditions toutefois.
Ma Prime Rénov’ : quid des conditions pour en bénéficier en tant que propriétaire bailleur ?
Pour être éligible à Ma Prime Rénov « Parcours par geste », il est nécessaire d’être propriétaire occupant ou bailleur d’un logement construit depuis plus de 15 ans (ou 2 ans en Outre-mer ou si vous remplacez une chaudière au fioul par un équipement plus performant). Le logement doit être occupé en tant que résidence principale, c’est-à-dire au moins 8 mois par an. La classe énergétique du logement n’est pas prise en compte pour ce parcours. Toutefois, le niveau de ressources du demandeur est déterminant : seuls les ménages aux revenus très modestes, modestes ou intermédiaires peuvent en bénéficier. Les propriétaires bailleurs doivent s’engager à louer le logement comme résidence principale pendant une durée minimale de 6 ans, dans un délai d’un an après le versement de la prime. Cet engagement devra être matérialisé par une lettre sur l’honneur.
À noter : cette exigence, qui ne s’applique actuellement qu’aux bailleurs aux revenus intermédiaires et supérieurs, sera prochainement étendue à ceux disposant de ressources modestes ou très modestes. En cas d’arrêt anticipé du bail, une restitution partielle de la prime peut être exigée, calculée au prorata des années restantes (1/6e par année non tenue). Enfin, sachez qu’il est interdit de répercuter sur le loyer la part des travaux financée par cette subvention publique.
Pour être éligible à Ma Prime Rénov « Rénovation d’ampleur », vous devez être propriétaire occupant ou bailleur d’un bien de plus de 15 ans, utilisé ou destiné à être utilisé en tant que résidence principale. Autrement dit, le logement doit être habité au moins 8 mois par an. Concernant les travaux engagés, ils doivent permettre un saut d’au moins deux classes énergétiques sur le DPE et inclure au moins deux gestes d’isolation (toiture, murs, fenêtres, plancher bas…). Lorsque le logement est initialement classé E, F ou G, la rénovation peut être réalisée en deux phases sur une période de cinq ans, à condition d’atteindre une classe B pour les logements E et au moins la classe C pour les logements F ou G. Côté bailleurs, l’engagement est plus ferme : ils doivent s’engager, sur l’honneur, à louer le bien rénové pendant au moins six ans en tant que résidence principale. Cette obligation, jusqu’ici réservée aux ménages les plus aisés, sera bientôt élargie aux propriétaires aux revenus modestes et très modestes. Attention : en cas de rupture anticipée du bail, l’État réclamera une restitution partielle de l’aide, calculée au prorata du nombre d’années non respectées (1/6e du montant par an). Et pour éviter toute dérive, il est strictement interdit d’intégrer le montant de la subvention dans une revalorisation du loyer.
Dans tous les cas, vous devez :
Informer le locataire de la réalisation de travaux financés par la prime ;
Déduire le montant de la prime du montant total des travaux justifiant cette réévaluation et en informer votre locataire en cas de réévaluation du loyer ;
Confier les travaux à un professionnel RGE (Reconnu garant de l’environnement).
Quid des autres aides existantes pour les propriétaires bailleurs ?
Les Certificats d’Économie d’Énergie (CEE). Délivrés par les fournisseurs d’énergie (EDF, Engie, Total Énergies, etc.), ils peuvent vous aider à financer partiellement ou totalement les travaux d'économies d'énergie (comme des travaux d'isolation ou le changement de vos équipements de chauffage par exemple) dans votre logement.
Vous pouvez également contracter un éco-prêt à taux zéro – ou éco PTZ – dans une banque ayant signé une convention avec l’État. Avec ce type de prêt, vous ne rembourserez que le montant exact emprunté. Il pourra vous aider à financer différents travaux de rénovation énergétique.
Il existe de nombreuses aides locales pour améliorer la performance énergétique de votre maison ou de votre appartement. Pour vous aider à les identifier, rendez-vous sur le site de l'Agence nationale pour l'information sur le logement (ANIL).
Vous êtes propriétaire d’un logement et souhaitez le louer ? Avec « Loc’Avantages», vous bénéficiez d’une réduction d’impôt calculée selon le montant du loyer auquel vous proposez votre bien. Notez que « Loc’Avantages » ouvre également droit à une subvention pour des travaux si vous souhaitez rénover votre logement avant de le mettre en location. Le montant de l'aide varie selon la nature des travaux. Il peut aller jusqu'à 15 000 euros pour des travaux de rénovation énergétique sous réserve d'une amélioration d'au moins 35 % de la performance thermique du logement. Notez que vous avez l'obligation de vous faire accompagner dans vos démarches par un Accompagnateur Rénov'.
Estimez le montant de vos pour votre projet de rénovation énergétique, grâce à notre simulateur aides.
Bon à savoir !
Dans le cadre du renforcement des politiques publiques en faveur de la rénovation énergétique, un arrêté ministériel publié le 29 mars 2025 modifie en profondeur le dispositif de l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ). Ces ajustements, entrés en application au 1er juillet 2025, visent à améliorer l’efficacité et la lisibilité du dispositif pour les particuliers et les professionnels du secteur. Ainsi, dans le cadre d’une rénovation d’ampleur, la durée maximale de remboursement de l’éco-PTZ est désormais fixée à 20 ans pour l’ensemble des bénéficiaires, contre une durée auparavant comprise entre 15 et 20 ans selon les cas. Elle reste de 15 ans pour les parcours par geste.
Par ailleurs, toute demande d’éco-PTZ liée à un projet de rénovation globale doit désormais être précédée d’un audit énergétique. Ce diagnostic doit démontrer un gain d’au moins deux classes sur le DPE (diagnostic de performance énergétique) à l’issue des travaux envisagés. Enfin, l’arrêté vise également à harmoniser les travaux finançables avec ceux reconnus par MaPrimeRénov’ et ceux bénéficiant d’un taux réduit de TVA. Cette convergence des critères doit favoriser une meilleure articulation entre les différents dispositifs de soutien, en facilitant la mobilisation conjointe des aides publiques. À titre d’exemple, l’isolation des planchers situés sous les combles perdus ne sera éligible que si les matériaux utilisés présentent une résistance thermique d’au moins 7 m².K/W.