Comment les travaux de rénovation énergétique peuvent-ils vous aider à réaliser des économies d'énergie ?
Qui dit rénovation, dit économies d’énergie. Avec l’amélioration du confort et la soif d’écologie, c’est d’ailleurs une des principales motivations des propriétaires qui se lancent aujourd’hui dans les travaux. Mais la rénovation énergétique n’a rien d’une solution miracle. Si on veut qu’elle procure un maximum de gains, elle doit d’abord être globale, mûrement réfléchie, et s’accompagner aussi d’une modification au quotidien. Sous peine de dilapider les précieuses économies réalisées sur sa facture de gaz ou d’électricité.
Les Français convertis à la rénovation énergétique
La conversion a pris du temps. Durant 15 ans, les gouvernements successifs ont pourtant incité les Français à rénover leur logement, mais sans être vraiment écoutés ou suivis. Ce temps est révolu. La loi Climat et résilience votée en 2021 ne se contente plus d’inciter, elle oblige désormais à rénover les passoires énergétiques F et G, sous peine de voir le logement interdit à la location dès 2025 (pour les logements classés G), voire 2028 (pour les logements classés F) ou 2034 (pour ceux classés E).
Rénover son logement est donc devenu une obligation pour les bailleurs, c’est aussi une volonté de l’ensemble des propriétaires. Face à la hausse des prix de l’électricité et du gaz, les Français aspirent désormais à réduire une facture énergétique qui pèse de plus en plus lourd dans le budget.
Selon le dernier baromètre du médiateur national de l’énergie, 9 consommateurs sur 10 déclarent que la consommation d’énergie est désormais « un sujet de préoccupation » pour eux, tandis que plus de 7 sur 10 ont constaté une augmentation de leurs factures d’énergie sur les douze derniers mois. Conséquence : 8 foyers sur 10 déclarent avoir restreint leur chauffage pendant l’hiver pour ne pas avoir de factures trop élevées (ils étaient 69 % en 2022 et 53 % en 2020). Enfin, 31 % des consommateurs d’énergie ont déclaré avoir eu des difficultés à payer leurs factures énergétiques.
La rénovation globale pour plus d’économies
Pour économiser, il faut donc investir. Forcément, plus le logement est énergivore, plus le gisement d’économies se révèle important. Quels gains énergétiques peut-on espérer avec une rénovation ? Tout dépend d’où l’on part, et où on veut aller. Il ne suffit pas de remplacer sa chaudière fioul par une pompe à chaleur ultra-performante ou de mettre du triple-vitrage sur toutes ses fenêtres. L’effet des travaux dits « monogestes » se révèle souvent peu significatif sur la facture.
En revanche en combinant différents travaux dans une stratégie de rénovation, le résultat devient franchement intéressant. Pour une passoire énergétique avec une étiquette G, la pire lettre du DPE, il est possible de diviser par trois ses consommations d’énergie grâce à une rénovation performante qui vise le haut de l’échelle de performance énergétique du DPE. La rénovation doit donc être pensée, réfléchie, quitte à s’entourer des conseils (gratuits) du réseau France Rénov’ mis en place par le gouvernement. Afin d’éviter, par exemple, d’installer une pompe à chaleur dans une maison non isolée, ce qui peut se révéler contre-productif.
Pour vraiment améliorer la performance énergétique de son bien, il faut d’abord penser isolation, puis ventilation, et enfin chauffage. Une pompe à chaleur dans une maison très bien isolée (et bien ventilée pour assurer une qualité de l’air correcte) prend alors tout son sens.
Des aides pour financer la rénovation
Rénover, c’est bien beau, mais comment la financer ? Une rénovation globale coûte cher, souvent plusieurs dizaines de milliers d’euros. Du coup, même si elle garantit de sérieuses économies sur la facture, elle ne se révèle pas toujours rentable.
Pour financer les travaux, le propriétaire peut toutefois compter sur les aides. Il y en a beaucoup. La plus connue, MaPrimeRénov’ (souvent rebaptisée en « prime énergie » par raccourci), est accordée par l’Etat via l’Anah (Agence nationale de l’habitat). Avec les CEE (certificats d’économie d’énergie), le propriétaire peut même doubler la mise.
Bon à savoir
Depuis le 1er janvier 2024, les aides « Ma Prime Rénov » sont structurées en deux nouveaux parcours de rénovation :
Le parcours accompagné « Rénovation d’ampleur » qui, comme son nom l’indique, vise les rénovations qui permettent de réaliser un saut de deux classes minima sur le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), et qui doit être accompagné par un « Accompagnateur Rénov ».
Le parcours « Rénovation par geste » pour les mono gestes. Il est accessible aux ménages avec des revenus très modestes (TMO), modestes (MO) et intermédiaires (INT), et ce quelle que soit l'étiquette énergétique de leur logement jusqu'au 31 décembre 2024. À compter du 1er janvier 2025, les logements classés F et G ne seront plus éligibles.
MaPrimeRénov’ et les CEE, ne sont pas les seules aides auxquelles peuvent aspirer les propriétaires. Les collectivités, notamment les régions, proposent aussi des dispositifs pour inciter les ménages à rénover leur logement. Bout à bout, ces aides peuvent abaisser le coût de la rénovation et la rendre financièrement acceptable. D’autant que le reste à charge peut être financé désormais par un prêt à taux zéro (éco PTZ).
Pas de réelles économies sans sobriété
Diviser sa facture par deux ou par trois est donc possible grâce à une rénovation performante. À condition d’adopter une démarche de sobriété énergétique. On appelle ça « l’effet rebond ». Dans une maison rénovée, les occupants ont tendance à modifier leur comportement, à améliorer leur confort, par exemple en se chauffant à 21°C quand ils se contentaient auparavant de 19°C. Puisque le chauffage coûte désormais moins cher, on a tendance à consommer davantage.
Cet effet rebond n’est pas négligeable. En Angleterre ou en Allemagne, de savantes études ont montré combien ces changements d’habitudes dans des maisons fraîchement rénovées avaient tendance à grignoter les économies d’énergie réalisées. Au point parfois de les réduire à néant au bout de quelques années. Pour être vraiment efficace, la rénovation énergétique doit donc également comprendre un volet comportemental.
Car même si le logement coûte moins cher à chauffer, même si la facture d’électricité a été divisée par deux ou par trois, n’oublions pas que l’énergie la moins chère est celle que l’on ne consomme pas. Rénovation et sobriété, l’un ne va pas sans l’autre, la transition écologique a besoin de ces deux leviers pour réussir.