Face à la hausse des prix de l’électricité et aux impératifs de transition énergétique, l’énergie solaire – et donc l’installation de panneaux photovoltaïques – séduit de plus en plus de ménages français. Mais une question subsiste : les panneaux solaires sont-ils vraiment rentables ? Entre coût initial, économies générées et aides disponibles, on fait le point.
Installer des panneaux photovoltaïques représente un investissement important : en moyenne, une installation résidentielle de 3 kWc (kilowatt-crête), adaptée à un foyer de 3 à 4 personnes, coûte entre 7 500 € et 9 500 € ttc. Pour une installation de 6 kWc, les prix oscillent entre 12 000 € et 15 000 € ttc.
Des coûts qui pourront varier en fonction de différents facteurs comme la puissance de l’installation (3 kWc, 6k kWc, 9 kWc, 12 kWc, etc.), la qualité des panneaux et des onduleurs (ou des micro-onduleurs le cas échéant), les frais de pose ou encore les éventuelles solutions de stockage mises en place. Leur utilité : la possibilité par exemple de stocker l’électricité produite en journée dans une batterie pour être consommée le soir ou la nuit.
Que faire pour rentabiliser une installation de panneaux solaires ?
Lorsque l’on parle rentabilité et panneaux solaires, on pense immédiatement à l’autoconsommation totale. Le principe : utiliser directement l’électricité produite par vos panneaux solaires. Reste à savoir si votre production d’électricité permettra de combler vos besoins réels en énergie.
Pour vous faire une idée du rendement moyen des panneaux solaires, sachez qu’un foyer équipé d’une installation dotée d’une puissance de 3 kWc produira environ 3 200 kWh par an. Un chiffre qu’il convient de comparer avec la consommation moyenne d’un ménage français, à savoir 4 500 à 5 000 kWh (hors chauffage électrique).
Autrement dit, une installation standard, si elle couvrira une partie des besoins de votre foyer, ne suffira pas à tous les satisfaire. En revanche, elle vous permettra à coup sûr de réduire votre facture annuelle d’électricité de 30 à 60 % selon vos habitudes et la puissance de votre installation. Une donnée qui, eu égard aux prix de l’électricité en constante augmentation ces dernières années (le tarif réglementé de l’électricité a augmenté de 77,84 % entre 2014 et 2024), est loin d’être négligeable.
Quels sont les revenus possibles en cas de la revente d’électricité issue de panneaux solaires ?
Il existe une autre manière de procéder pour les particuliers ayant installé des panneaux solaires : l’autoconsommation avec revente du surplus. Concrètement, l’électricité non consommée est injectée sur le réseau et rachetée par EDF Obligation d’Achat (EDF OA) ou, dans certains cas, par une régie locale, mais toujours à un tarif encadré par l’État.
Le problème, c’est que depuis la parution fin mars 2025 d’un arrêté tarifaire, les propriétaires d’installations solaires de puissance inférieure ou égale à 9 kWc perçoivent désormais seulement 4 centimes d’euros par kWh injecté sur le réseau. Jusqu’alors, ils percevaient 12,7 centimes d’euros le kilowattheure.
Pour les installations en autoconsommation de moins de 100 kWc, éligibles à une prime à l’investissement, les règles ont également été durcies. Après une réduction de 40 % intervenue en 2024 — ramenant la prime à l’investissement à 220 €/kWc pour les systèmes de moins de 3 kWc et à 160 €/kWc pour ceux d’une puissance allant jusqu’à 9 kWc —, une nouvelle baisse est venue s’ajouter. Depuis l’arrêté tarifaire du 27 mars 2025, l’aide est désormais fixée à 80 €/kWc, sans différenciation entre les petites et moyennes puissances.
Quel nombre de panneaux solaires faut-il prévoir ?
La quantité de panneaux solaires à installer dépend de plusieurs facteurs : l’orientation de la toiture, le taux d’ensoleillement de la région, la surface disponible pour leur installation... Autant d’éléments qui influenceront directement le rendement des panneaux solaires.
À titre indicatif, voici quelques estimations :
La consommation électrique moyenne pour un logement de 50 à 70 m², chauffé à l’électricité et équipé en électroménager, est de 2 500 kWh/an. Une installation de 3 kWc dotée de 6 à 7 panneaux solaires (qui occuperont 12 à 15 m² sur la toiture ou dans un jardin) sera suffisante.
Pour un logement de 100 m², la consommation électrique moyenne est estimée à 4 500 kWh/an. Une installation de 3 kWc dotée de 10 panneaux solaires (qui occuperont 18 à 20 m² sur la toiture ou dans un jardin) conviendra parfaitement.
Enfin, pour un logement de 120 à 150 m² consommant en moyenne 7 000 kWh/an, une installation de 6 kWc dotée de 20 panneaux solaires (qui occuperont 35 à 40 m² sur la toiture ou dans un jardin) sera nécessaire.
Quelles aides financières sont disponibles pour l’installation de panneaux solaires ?
Issue de la Loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) trace une trajectoire de diminution progressive des émissions de gaz à effet de serre de la France. Objectif : atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et limiter l’empreinte carbone liée à la consommation des ménages français.
Voilà pourquoi les pouvoirs publics ont progressivement mis en place différents leviers pour aider les ménages à investir, entre autres, dans des solutions de chauffage plus respectueuses de l’environnement.
Sauf que pour info, si MaPrimeRénov’ peut, sous certaines conditions, prendre en charge une partie du coût pour les ménages modestes et intermédiaires d’une installation hybride ou couplée à un chauffe-eau solaire, l’installation de panneaux solaires à proprement parler n’y est pas éligible. Pas plus qu’elle ne l’est aux certificats d’économies d’énergie (CEE). En revanche, les installations de panneaux photovoltaïques de moins de 9 kWc bénéficient depuis le 1er octobre 2025 d’une TVA réduite à 5,5 % (contre 10 à 20 % auparavant).
Autres possibilités, l’Éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ), possible si l’installation s’inscrit dans un projet global de rénovation énergétique, et une exonération d’impôt sur les revenus tirés de la revente de l’électricité si la puissance de l’installation est inférieure ou égale à 3 kWc.
Enfin, sachez qu’en fonction de votre lieu de résidence, il est possible de profiter d’aides locales pour alléger le coût d’installation de vos équipements solaires. Parmi les dispositifs recensés :
Dans la région Grand Est, des subventions existent pour le photovoltaïque comme pour le solaire thermique ;
En Bourgogne – Franche-Comté, le programme Effilogis peut financer jusqu’à 7 000 € de travaux ;
Dans les Bouches-du-Rhône, l’opération Provence Éco-Rénov propose une aide pouvant atteindre 6 000 € ;
L’agglomération Valence Romans soutient également les particuliers avec la prime Rénov’ Habitat Durable, fixée à 750 €, applicable notamment à l’installation d’un chauffe-eau solaire ou d’un système solaire combiné.
Quid de la durée de vie et du cout de l’entretien des panneaux ?
Un des points forts des panneaux photovoltaïques, c’est leur longévité. Ils ont une durée de vie moyenne allant de 30 à 35 ans. Dans le même temps, la plupart des fabricants garantissent souvent une performance maintenue à 80 % au bout de 25 ans.
Concernant l’entretien, il est assez limité : généralement, un simple nettoyage annuel pour retirer poussières et feuilles suffit. Finalement, les frais principaux concernent essentiellement l’onduleur, qui doit généralement être remplacé au bout de 10 à 15 ans (coût entre 1 000 et 2 000 € ttc).
En résumé, comment calculer la rentabilité et le temps d’amortissement de panneaux solaires ?
Pour calculer la rentabilité de l’installation de panneaux solaires, plusieurs critères doivent être pris en compte :
Le coût total de l’installation ;
Les aides perçues ;
Les économies générées par l’autoconsommation ;
Les revenus issus de la vente du surplus ;
L’évolution du prix de l’électricité.
En ce qui concerne le temps de retour sur investissement, en moyenne, pour une installation de 3 à 6 kWc, il se situe entre 8 et 12 ans. Sachant que les panneaux fonctionnent 30 ans, cela laisse 18 à 22 ans de production gratuite.
Résultat : le taux de rentabilité interne (TRI) d’un projet photovoltaïque domestique est généralement estimé entre 7 et 12 %, un niveau attractif comparé à d’autres placements financiers.
Et puis au-delà de la rentabilité financière, les panneaux photovoltaïques présentent une rentabilité écologique. Leur « temps de retour énergétique » – soit la durée nécessaire pour produire l’énergie utilisée lors de leur fabrication – est de 2 à 3 ans seulement.
Autres chiffres intéressants : sur toute leur durée de vie, les panneaux solaires produisent 10 à 15 fois plus d’énergie qu’ils n’en consomment. Sans compter qu’en moyenne, une installation domestique évite l’émission de 1,5 tonne de CO₂ par an.
Quid des points de vigilance ?
La rentabilité n’est pas uniforme et dépend de la situation géographique et de l’ensoleillement. Ainsi, une maison dans le Sud produira 20 à 30 % de plus qu’une maison dans le Nord.
D’autres éléments doivent être pris en compte pour un rendement optimal :
L’orientation et l’inclinaison de la toiture (idéalement, une orientation plein sud à 30° est à privilégier) ;
L’absence d’ombres portées (arbres, cheminées, immeubles) ;
La stabilité de l’installation (qualité du matériel et des poseurs).
Voilà pourquoi il est essentiel de faire réaliser un diagnostic par un installateur agrée avant tout projet d’installation de panneaux solaires.



